Il existe «une fenêtre d'opportunité, même si elle est petite» à la conclusion d'accords avec la nouvelle administration américaine, a déclaré ce 22 janvier le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, dans un discours prononcé à l'Institut d'études des États-Unis et du Canada.
«Comparativement à la situation sans issue dans tous les domaines que nous avions avec l'ancien maître de la Maison Blanche», cette possibilité existe, a-t-il estimé. Néanmoins, à l'heure actuelle «nous ne pouvons rien dire sur le degré de pouvoir de négociation de l'administration entrante».
«Il est donc important de comprendre à quoi et à qui nous aurons à faire, comment bâtir au mieux nos relations avec Washington, comment maximiser les opportunités et minimiser les risques», a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères. «Des frictions intra-américaines et, probablement, des disputes» sont tout à fait possibles, a-t-il ajouté, avant de souligner que cette situation aurait probablement des répercussions sur la politique étrangère des États-Unis, ce qui nécessitait une attention particulière.
Une situation «sans précédent»
Pour le ministre, la situation actuelle aux États-Unis est «sans précédent». «Avec la victoire de Trump, contrairement aux prédictions et au groupe libéral-mondialiste qui domine la science politique internationale américaine, les États-Unis entrent et sont probablement déjà entrés dans une nouvelle réalité de national-populisme, d'expansionnisme classique [...] et de géopolitique de puissance sans enveloppes humanitaires, de genre et autres», a noté Sergueï Riabkov.
La cérémonie d'investiture du 47e président des États-Unis a eu lieu le 20 janvier. Immédiatement après avoir prêté serment, Donald Trump a annoncé le début d'un «âge d'or des États-Unis». Après la cérémonie, il a signé plusieurs dizaines de décrets concrétisant ses promesses de campagne et tirant un trait sur l'héritage de son prédécesseur Joe Biden. Parmi ces décrets : l'instauration de l'état d'urgence aux frontières américaines, en raison de l'augmentation de l'immigration illégale, et la suspension de toute aide à l'étranger pendant 90 jours.
Le président russe Vladimir Poutine a félicité le nouveau président américain de sa prise de fonction, soulignant que la Russie n'avait jamais renoncé au dialogue avec les États-Unis. Selon le chef de l'État russe, Moscou prend acte de «la déclaration du président américain élu et des membres de son équipe sur la volonté de rétablir des contacts directs avec la Russie» et entend «ses déclarations sur la nécessité de tout faire pour éviter une Troisième Guerre mondiale». Une posture saluée par Vladimir Poutine.