Russie

La Russie est prête à fournir du gaz sans transiter par l'Ukraine, selon le vice-Premier ministre russe

La Russie pourrait poursuivre ses livraisons de gaz à l'Europe même si l'Ukraine ne renouvellait pas son contrat, a déclaré le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak. Selon lui, Moscou pourrait utiliser d'autres itinéraires. Malgré les sanctions, en 2024, la Russie a fourni plus de gaz à l'Europe que l'année dernière.

La Russie est prête à continuer à fournir du gaz à l'Europe, sans même passer par l'Ukraine, a déclaré le 25 décembre le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak à la chaîne Rossiya 24. «Nous avons toujours dit que nous étions prêts à continuer à fournir du gaz non seulement par la branche existante, mais aussi par d'autres voies», a indiqué Alexandre Novak. Selon lui, le sort du transit du gaz russe par l'Ukraine dépend des accords entre l'UE et Kiev. «À ce jour, la question [...] n'a pas été résolue, bien que les Européens et les pays européens s'y intéressent», a-t-il déclaré.

Alexandre Novak a également noté que le volume des livraisons de gaz de la Russie à l'Europe au cours des 11 premiers mois de 2024 a nettement augmenté. «Cette année, si vous regardez les volumes d'approvisionnement vers l'Europe, ils sont environ de 18 à 20 % plus élevés que l'année dernière. Le total du gaz de pipeline et du gaz naturel liquéfié pour 11 mois est probablement d'environ 50 milliards de mètres cubes de gaz fournis», a déclaré le vice-premier ministre russe.

Selon Alexandre Novak, ces chiffres ont été atteints en dépit de la pression exercée par les sanctions occidentales contre la Russie. «Il y a une demande, et en termes de logistique d'approvisionnement, le gaz russe est le plus avantageux, ainsi qu'en termes de prix», a ajouté le vice-Premier ministre. Néanmoins, selon lui, un certain manque de gaz se fait sentir dans l'UE: les réserves des installations de stockage de gaz européennes sont inférieures de 3 à 5 % à la moyenne des cinq dernières années.

Kiev refuse de fournir du gaz russe à l'Europe

Le 19 décembre, le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré lors d'une réunion à Bruxelles que l'Ukraine ne prolongerait pas le contrat de transit du gaz russe, qui expire le 31 décembre 2024. Le Premier ministre slovaque Robert Fico a réagi en mettant en garde l'Ukraine contre «un grave conflit» qui pourrait survenir si Volodymyr Zelensky prenait une telle décision. Selon lui, l'intention de Kiev de couper toutes les livraisons de gaz russe à l'Europe mettrait en péril la sécurité énergétique de son pays.

Les prix du gaz naturel en Europe ont augmenté de manière significative ces derniers jours, a rapporté Bloomberg le 24 décembre. Cette augmentation s'explique par l'expiration de l'accord de transit qui coïncide avec la période de froid hivernal en Europe, pendant laquelle la demande en gaz est accrue. En outre, les réserves de gaz en Europe s'épuisent. Les pays européens, qui ont tenté de réduire leur consommation de gaz russe depuis le début du conflit en Ukraine, en sont encore très dépendants. Certains États, notamment en Europe centrale, continuent de compter sur les livraisons de la Russie.