Le 15 décembre, pris dans une tempête, les pétroliers «Volgoneft 212» et «Volgoneft 239» ont fait naufrage dans le détroit de Kertch, qui relie la mer d'Azov à la mer Noire. A la suite de l'accident, du mazout s'est répandu en mer. Selon les services d'urgence, les deux navires contenaient 9 200 tonnes de fioul. A terre, l'état d'urgence a été instauré le lendemain dans les districts de Temriouk et d'Anapa du Territoire de Krasnodar.
«Environ 49 kilomètres» de côtes sont contaminés par le mazout, a déclaré ce 20 décembre à la presse le ministre russe des Ressources naturelles et de l'environnement, Alexandre Kozlov.
Plus de 100 tonnes de mazout ont été recueillies sur le littoral. Des services spécialisés et de nombreux bénévoles s'emploient à nettoyer les plages. Au total, «plus de 5 000 sauveteurs et bénévoles» sont sur place, a déclaré le 19 décembre le ministère des Situations d'urgence. Le même jour, la nappe de pétrole s'étendait sur 55 kilomètres.
La faune mise à rude épreuve
Cette marée noire a entraîné la mort de mammifères marins et d'oiseaux. Même après avoir été débarrassés du mazout, de nombreux animaux affaiblis, notamment par le stress, succombent. Un deuxième centre de secours pour les oiseaux touchés par la marée noire a été ouvert dans le district de Temriouk ce 20 décembre, le premier l'avait été dans la ville d'Anapa le 18 décembre.
Le même jour, le directeur de la Société ornithologique russe, Vladimir Romanov, avait confié à l'agence TASS n'espérer sauver que seuls «20 à 30%» des oiseaux touchés.
Selon un expert de la Société géographique russe, la situation est jugée «grave», notamment en raison du temps qu'il faudra pour venir à bout de la pollution engendrée par cette catastrophe.
Un «désastre écologique», estime Poutine
Vladimir Poutine, lors de sa traditionnelle conférence de presse de fin d'année, le 19 décembre, a qualifié ces événements de «désastre écologique» et a exhorté à se préparer à la «deuxième étape» de la gestion des conséquences.
«Ce carburant, ce mazout, a ses propriétés. À certaines températures, c'est un matériau solide, sous cette forme il est jeté sur le rivage et doit être nettoyé. Mais une partie de ce mazout se trouve déjà au fond de l'eau et, quelque part en mai, il pourrait remonter à d'autres températures et être rejeté à son tour. C'est pourquoi nous devons nous préparer dès maintenant au moment où la température de l'eau augmentera», a notamment averti le président russe. Environ 10,7 kilomètres de côtes ont, jusqu'à présent, été nettoyés.