Russie

Vladimir Poutine tient une conférence de presse de fin d'année

Le président russe Vladimir Poutine donne une conférence de presse annuelle avec une «ligne directe», au cours de laquelle il répondra aux questions des citoyens et des journalistes.

Jeudi 19 décembre

Vladimir Poutine a déclaré qu'il permettrait à Zelensky d'obtenir l'asile politique s'il apparaissait en Russie «comme un diable en boîte».

Dans le même temps, le président a également déclaré que Zelensky pourrait être «placé en garde à vue» à l'étranger.

Vladimir Poutine a admis qu'il ne serait heureux que lorsque les soldats reviendraient du front et que les problèmes démographiques du pays seraient résolus.

«Ce bonheur ne sera complet que lorsque nos soldats reviendront du front, lorsqu'ils seront accueillis par leurs mères et leurs épouses, embrassés par leurs enfants, lorsque nos jeunes - filles, garçons - créeront le nombre adéquat de familles pour la Russie et auront des enfants», a déclaré le chef de l'État. «Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il sera probablement possible de dire que je suis heureux.»

Le journaliste de BBC Steve Rosenberg a demandé à Vladimir Poutine s'il avait réussi à maintenir son pays en sécurité, ce à quoi Poutine a répondu qu'il avait «non seulement réussi à le maintenir en sécurité», mais qu'il l'avait aidé à «s'éloigner du bord de l'abîme».

«Je crois que je n'ai pas seulement sauvé le pays, mais que nous nous sommes éloignés du bord de l'abîme», a déclaré le président russe.

Vladimir Poutine a affirmé qu'il avait reçu des informations des services spéciaux selon lesquelles des saboteurs ukrainiens avaient été arrêtés en Slovaquie avec des cartes indiquant l'emplacement d'installations énergétiques.

Commentant l'état actuel de l'armée ukrainienne dans la zone de l'opération militaire spéciale, Vladimir Poutine a déclaré que les forces armées ukrainiennes «s'épuisent progressivement». En outre, selon le président, les gens sont mobilisés en Ukraine «en les attrapant dans la rue comme des chiens errants» et en les envoyant sur le champ de bataille sans aucune formation.

S'agissant du type de solution au conflit ukrainien dont la Russie a besoin, Poutine a déclaré : «Nous n'avons pas besoin d'un cessez-le-feu, nous avons besoin de la paix. De long terme, durable, assurée par des garanties de sécurité fiables», a déclaré le président. Il a également évoqué la trêve de Noël proposée par le Premier ministre hongrois Viktor Orban, en faisant remarquer que c'était la partie ukrainienne qui avait rejeté cette proposition, et non la partie russe.

L'Occident a peur de la concurrence, c'est pourquoi il impose des sanctions contre la Russie, a affirmé le président russe. Vladimir Poutine a également déclaré qu'il ne comptait pas le nombre de sanctions imposées à la Russie, mais qu'il y en avait déjà plus de 40 000.

«Les sanctions nous gênent-elles ? Elles nous gênent. Créent-elles des problèmes ? Oui, elles en créent. Pourront-ils [...] nous tuer complètement ? Non», a déclaré le président.

La Fédération de Russie ne souhaite pas participer aux célébrations de la Victoire dans la Seconde Guerre mondiale, organisées en Occident : «c'est bien chez nous, nous devons nous renforcer», a déclaré le président de la Fédération de Russie.

Vladimir Poutine a affirmé que la Russie serait heureuse de voir tout le monde au 80e anniversaire de la Victoire à Moscou, notamment les représentants des pays de la coalition antihitlérienne. Il a également noté que les États-Unis et la Grande-Bretagne avaient apporté une contribution considérable à la victoire sur le nazisme, mais que leurs pertes n'étaient pas comparables à celles des Soviétiques.

Vladimir Poutine a qualifié le temps écoulé depuis 2022 de test sérieux pour le pays et a déclaré que depuis le début de l'opération militaire spéciale, il a commencé à plaisanter et à rire moins souvent : «Nous changeons tous [...]. Ces trois années, deux ans et demi, bien sûr, ont été un grand test pour nous tous, pour tout le pays et pour moi. Je vais être honnête : nous plaisantons ici et les rires résonnent dans la salle [...]. Mais j’ai commencé à moins plaisanter et j’ai presque cessé de rire», a avoué Vladimir Poutine aux journalistes.

Évoquant le conflit en Ukraine, le chef de l'État russe a déclaré : «Si l'on pouvait regarder, en sachant ce qui se passe aujourd'hui, la situation en 2022, que penserais-je ? Qu'une telle décision, prise au début de 2022, aurait dû être prise plus tôt».

À propos de la grâce accordée par le président américain Joe Biden à son fils Hunter Biden, Vladimir Poutine a cité l'exemple de Joseph Staline, qui n'a pas accepté l'échange de son fils fait prisonnier pendant la Seconde Guerre mondiale.

Toutefois, le président russe n'a pas condamné Joe Biden pour avoir gracié son fils, notant que le président américain s'est révélé être plus un homme ordinaire qu'un responsable politique.

Vladimir Poutine a répondu à la question de savoir avec qui il aimerait prendre une tasse de thé : «Parmi les personnes en vie aujourd'hui, j'aimerais voir mes amis et mes proches plus souvent. Prendre une tasse de thé avec eux, discuter, parler».

Alors que parmi les dirigeants mondiaux décédés, le président russe s'intéressait à Helmut Kohl, chancelier allemand (de 1990 à 1998), Jacques Chirac, président français (de 1995 à 2007), et Silvio Berlusconi, Premier ministre italien (de 1994 à 1995, de 2001 à 2006, de 2008 à 2011).

Les actions d'Israël dans la bande de Gaza sont condamnables, a déclaré Vladimir Poutine. Le président russe a remarqué que le principal bénéficiaire des événements en Syrie était Israël. Le сhef d’État russe a également ajouté qu'il ne savait pas quels étaient les objectifs ultimes d'Israël dans la bande de Gaza, mais que «cela ne pouvait que mériter d'être condamné».

La Russie condamne la saisie par Israël de tout territoire syrien, a souligné Vladimir Poutine, notant que l'État juif y déploie désormais des troupes et qu'il va se renforcer.

Le président russe a également affirmé que la Russie était favorable au respect de l'intégrité territoriale de la Syrie et se rangeait du côté des nouvelles autorités syriennes sur cette question.

Vladimir Poutine a commenté les meurtres de Daria Douguina, fille de l'intellectuel et patriote russe Alexandre Douguine, et du général Igor Kirillov, commandant des troupes de protection NBC des forces armées russes : «Malheureusement, cet attentat [contre Kirillov] n'est pas unique et il ne vise pas seulement le personnel militaire [...]. Des journalistes ont également été assassinés, ainsi que des personnalités publiques. Il suffit de rappeler l'assassinat de Douguina. Ce sont des signes de la nature terroriste du régime de Kiev». 

Vladimir Poutine a comparé la persécution de l'Église orthodoxe ukrainienne en Ukraine à une «fusillade» qui ne se passe nullepart ailleurs. Il a averti qu’elle «aurait des conséquences».

«Ce qui se reproduit autour de l'église orthodoxe, c'est une situation absolument unique, une infraction gravissime aux droit de l'Homme», a déclaré le président russe. La persécution de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique en Ukraine est organisée non pas par des athées, mais par des impies, a-t-il souligné.

La Russie est prête à mener un dialogue avec l'Ukraine sans conditions préalables, mais sur la base des accords d'Istanbul et des réalités sur le terrain, a déclaré Vladimir Poutine. Il a aussi déclaré que tout avait été dit dans son discours de juin contenant des propositions sur l'Ukraine et qu'il n'y avait pas lieu de se répéter.

La Russie dialoguera avec Zelensky s'il se présente aux élections et obtient une légitimité, a affirmé le président russe. La Russie ne signera des accords de paix qu'avec le dirigeant légitime de l'Ukraine, a-t-il ajouté.

Le président a souligné une fois de plus que «si nous arrivons à signer un document, nous ne pourrons le faire qu'avec des représentants, des autorités légitimes».

La question de l'immigration se pose avec acuité en Russie, mais elle est encore plus aiguë en Europe, a déclaré Vladimir Poutine. Le président russe a proposé d'augmenter la productivité du travail pour réduire le nombre de migrants. Il a également demandé que les forces de l'ordre veillent à ce que les migrants respectent les traditions russes.

Dans le même temps, Vladimir Poutine a approuvé une loi interdisant l'admission des enfants de migrants dans les écoles s'ils ne connaissent pas la langue russe.

«En général, c'est compréhensible : comment enseigner à un enfant à l'école s'il ne connaît pas la langue ? Il est donc nécessaire de lui enseigner le russe séparément, et qui paiera pour cela ?», a noté le président russe.

L'alliance entre la Russie et la Chine est le facteur de stabilité le plus important dans les affaires mondiales, a déclaré le président russe. Vladimir Poutine a également affirmé qu'il considérait Xi Jinping comme son ami.

Les Ukrainiens prêts à se battre «ne seront bientôt plus nombreux», a déclaré Vladimir Poutine.

De plus, la Russie est prête à négocier et à faire des compromis, «la politique est l'art même du compromis», mais la partie adverse a refusé toutes les négociations, a affirmé le président russe.

Kiev a mené à plusieurs reprises des attaques terroristes contre des Russes, y compris des journalistes, et l'Occident ne l'a jamais condamné, a déclaré Vladimir Poutine. Il a souligné que le meurtre d’Igor Kirillov, commandant des troupes de protection NBC des forces armées, le 17 décembre avait été commis d'une manière «dangereuse pour la vie de nombreuses personnes» et c’est pour cette raison, qu’on pouvait qualifier cet acte de terroriste.

La Russie a généralement atteint ses objectifs en Syrie et compte sur la paix et le calme dans le pays pour entretenir des relations avec toutes les parties, a souligné le président russe, Vladimir Poutine. Il a également déclaré qu'il ne savait pas encore si la Russie allait quitter ses bases en Syrie et que cela dépendrait de la coïncidence d'intérêts avec les nouvelles autorités. Cependant, le Chef de l’État a ajouté que la Russie avait proposé d'utiliser les bases de Hmeimim et de Tartous pour acheminer l'aide humanitaire en Syrie.

Le président a remarqué qu'Alep avait été prise par une force de 350 rebelles, tandis que 30 000 soldats du gouvernement et des unités pro-iraniennes se sont retirés sans combattre.

Le président russe a estimé que l'état de préparation au combat de l'armée russe était aujourd'hui le plus élevé au monde. La Russie est devenue beaucoup plus forte au cours des deux ou trois dernières années, contrairement aux attentes de l'Occident, a-t-il souligné. Vladimir Poutine a aussi fait remarquer que la Russie était peu dépendante de qui que ce soit et pouvait, en toute confiance, se tenir debout.

Le chef de l’État russe a affirmé que le succès des forces armées russes sur le champ de bataille était dû, entre autres, à la croissance des capacités de l'industrie de la Défense.

Le président russe a également déclaré que tous les pays de l'OTAN étaient en fait en guerre contre la Russie et qu'il fallait prendre en compte le fait qu’en Occident, les obus étaient devenus quatre fois plus chers et que les pays de l'OTAN n'auront pas assez d'argent pour dépenser 3% de leur PIB pour la Défense.

La Fédération de Russie permet à des médias américains de travailler à Moscou, malgré la persécution des médias russes aux États-Unis, a déclaré Vladimir Poutine.

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré qu'il était toujours prêt à rencontrer le président élu des États-Unis, Donald Trump et à parler avec lui. Il a ajouté qu'il ne savait pas quand il le rencontrerait et qu'il ne lui avait pas parlé depuis plus de 4 ans.

Vladimir Poutine a déclaré qu'il n'avait pas encore rencontré Bachar el-Assad depuis son arrivée à Moscou, mais qu'il avait l'intention de lui parler.

Vladimir Poutine a qualifié de «catastrophe écologique» les conséquences du déversement de mazout par des pétroliers en mer Noire. Selon lui, il existe des preuves que cet accident pétrolier a été causé par des capitaines qui ont enfreint les règles.

Il faut maintenant tout faire pour nettoyer le carburant déversé dans la mer Noire et préparer l'évacuation des pétroliers, a déclaré le président russe.

Le président russe a affirmé qu’il ne doute pas que la Russie dispose de suffisamment de forces et de fonds pour reconstruire le Donbass et la Nouvelle-Russie, 21 000 installations ont déjà été remise en état.

À Marioupol, l’une des plus grandes villes du Donbass, 1 700 maisons ont été restaurées et 300 000 personnes sont déjà rentrées y vivre. La population continue d'augmenter rapidement, selon président russe.

Vladimir Poutine a également confirmé les projets de construction d'un périphérique autour de la mer d'Azov, qui est devenue une zone intérieure de la Fédération de Russie.

D’après le président russe, la Russie a beaucoup de personnes auxquelles il est facile de s’adresser en Ukraine. Il a déclaré qu'«il y a beaucoup de nos gars là-bas», qui rêvent de débarrasser le pays du néonazisme.

Le président russe a déclaré que l'Orechnik, missile hypersonique balistique russe à moyenne portée, est basé sur la connaissance scientifique russe et qu'il s'agit d'une «arme moderne et très nouvelle». Il a également déclaré qu'il avait lui-même pris la décision finale concernant sa production. Il a admis qu'il ne connaissait pas l'origine du nom Orechnik.

En ce qui concerne les capacités de ce missile, Vladimir Poutine a estimé que la défense aérienne occidentale est trop éloignée pour atteindre Orechnik. Il a suggéré qu'en cas de «doutes» sur la puissance du missile hypersonique Orechnik, l'Occident devrait choisir une cible à Kiev, y concentrer ses défenses aériennes et tenter d'intercepter la frappe. Le président russe a aussi qualifié le système de défense antimissile américain de coûteux et inefficace.

Le président russe a suggéré que la région de Koursk abrite «le plus grand cimetière de matériel de l'OTAN au monde».

Le nombre de véhicules blindés ukrainiens détruits dans la région de Koursk a dépassé le nombre de véhicules détruits sur d'autres lignes de front sur l'ensemble de l'année, selon Vladimir Poutine.

Vladimir Poutine a déclaré qu'il ne donnerait pas de date exacte à laquelle l’armée ukrainienne serait forcée de se retirer de la région de Koursk, mais qu'il n'y avait aucun doute à ce sujet.

Le président a encore une fois estimé qu’il n'y avait aucun sens sur le plan militaire à ce que l’armée ukrainienne fasse cette incursion dans cette région russe.

Selon Vladimir Poutine, la situation dans l'opération militaire spéciale change radicalement sur toute la ligne de front, les combattants russes libèrent chaque jour des kilomètres carrés de terrain. Il a souligné que les capacités des forces armées russes augmentent et la Russie se rapproche de plus en plus des objectifs fixés de l’opération militaire spéciale.

Le président russe a également déclaré que tous les soldats russes se battent héroïquement, leur souhaitant bonne chance, victoire et de rentrer chez eux.

Lors de la grande conférence de presse annuelle, Vladimir Poutine a déployé une réplique de la bannière de combat qui lui a été remise par les soldats de la 155e brigade de Marines de la flotte du Pacifique de la Marine russe.

Vladimir Poutine a déclaré que les sanctions affectent la croissance des prix en Russie, mais qu'il y a aussi des lacunes de la part des autorités.

Dans le même temps, le président a salué le travail du gouvernement russe, affirmant qu'il «pense à l'avenir».

La souveraineté doit être dans le cœur du peuple

La souveraineté doit être dans le cœur du peuple, d'après Vladimir Poutine. Le président a déclaré que la croissance de l'économie russe est largement due au renforcement de la souveraineté.

La Russie est la première économie d'Europe

La Russie est la première économie d'Europe La Russie est classée première en Europe et quatrième dans le monde en termes de volume économique, mais il est impossible de «s'endormir» sur cet indicateur, a estimé le président russe.

En ce qui concerne les salaires en Russie, ils ont augmenté de 9 % en termes réels cette année, selon Vladimir Poutine. Néanmoins, il a qualifié la situation avec l'inflation de signal alarmant.

Commentant encore la situation avec l'inflation, le président a déclaré que les revenus des Russes ont augmenté plus rapidement que de biens de consomation.

Le développement de l'économie se poursuit «malgré tout»

La situation de l'économie russe dans son ensemble est stable et le développement se poursuit «malgré tout», a déclaré le président russe, Vladimir Poutine. Il a ajouté que la croissance du PIB de la Russie pourrait atteindre 4 % à la fin de l'année.

Ce 19 décembre, le président russe donne une grande conférence de presse avec  une «ligne directe» avec la population dans l'émission «Bilan de l'année avec Vladimir Poutine». Le dirigeant russe répond aux questions des journalistes et des citoyens russes, qui ont déjà envoyé plus de deux millions de questions au président.

C’est également un événement où les représentants des médias régionaux et internationaux peuvent se rencontrer, ainsi que les représentants des médias des pays inamicaux, car, comme le répète Dmitri Peskov, porte-parole du président russe, la Russie est ouverte au dialogue.

Depuis 2001, Vladimir Poutine, en tant que président et chef du gouvernement de la Fédération de Russie, organise deux événements publics majeurs : une grande conférence de presse et une ligne directe. Lors des grandes conférences de presse, dont la première a eu lieu le 18 juillet 2001, le président a répondu aux questions de journalistes russes et étrangers. La ligne directe est une émission de télévision au cours de laquelle Vladimir Poutine répond en direct aux questions des habitants de Russie et d'autres pays (la première a eu lieu le 24 décembre 2001). Depuis 2001, la ligne directe a eu lieu 18 fois, la grande conférence de presse 16 fois (sans compter les conférences combinées). La conférence de presse la plus longue a duré 4 heures et 40 minutes en 2008.