Lors de la réunion du Conseil des Affaires étrangères, les ministres européens ont officialisé le 15ᵉ train de sanctions contre la Russie. Ces nouvelles mesures incluent des restrictions économiques et personnelles, touchant 54 personnes physiques et 30 personnes juridiques, ainsi que des restrictions maritimes concernant 52 pétroliers accusés de transporter du pétrole russe tout en contournant les plafonds de prix imposés par le G7.
Le Conseil de l’UE a précisé dans un communiqué que ces sanctions visaient à «affaiblir le complexe militaro-industriel russe et à limiter ses capacités à poursuivre son offensive militaire en Ukraine».
Des entreprises chinoises et nord-coréennes sanctionnées
Pour la première fois, des entreprises chinoises ont été ajoutées à la liste noire. Selon le Conseil de l’UE, ces entités sont accusées de fournir des composants électroniques et des drones militaires à la Russie. Deux fonctionnaires nord-coréens figurent également parmi les individus sanctionnés, pour leur rôle présumé dans le soutien technologique à l’armée russe.
Le chef de la diplomatie européenne, Kaja Kallas a déclaré : «Nous envoyons un signal clair : toute coopération militaire ou technologique avec la Russie sera sanctionnée.».
Des restrictions maritimes inédites
L’un des volets majeurs de ce paquet concerne les restrictions maritimes imposées à ce que les Européens appellent une «flotte fantôme», composée de 52 pétroliers, majoritairement étrangers. Ces navires, utilisés pour contourner les embargos, se verront interdire l’accès aux ports européens et aux services logistiques tels que l’assurance et l’assistance technique. Selon l’UE, ces sanctions visent à renforcer le contrôle sur les exportations pétrolières russes. Ce ciblage risque d’accentuer la crise énergétique mondiale sans affaiblir la Russie, qui continue de maintenir ses exportations via ses partenaires.
La déclaration officielle du Conseil de l’UE précise : «Ces mesures illustrent notre détermination à empêcher la Russie d’utiliser des voies détournées pour financer son effort militaire.»
Délais prolongés pour les désinvestissements européens
Dans un autre registre, le Conseil a annoncé une prolongation des délais pour le retrait des investissements des entreprises européennes opérant en Russie. L’objectif, selon le document, est de permettre «un désinvestissement ordonné, au cas par cas, pour éviter des perturbations inutiles». Cette décision est une reconnaissance implicite de l’importance économique persistante de la Russie pour certaines entreprises européennes.
Réactions de Moscou
La Russie a dénoncé à maintes reprises les sanctions européennes à son égard. Le ministère des Affaires étrangères russe a notamment qualifié par le passé ces mesures «d’illégales» et «d’instrument d’ingérence dans les relations commerciales internationales». Selon une source citée par l'agence de presse russe RIA Novosti ce 16 décembre, Moscou estime que «ces sanctions ne feront qu’aggraver la crise énergétique mondiale, tout en renforçant les relations stratégiques de la Russie avec ses partenaires.»