La compagnie pétrolière russe Rosneft a signé un contrat de fourniture de pétrole avec l'entreprise pétrochimique indienne Reliance, a rapporté le 12 décembre Reuters, citant trois sources.
Dans le cadre de cet accord conclu pour 10 ans, dépeint par l'agence de presse comme «le plus grand accord énergétique jamais conclu entre les deux pays», la société russe va fournir 500 000 barils de pétrole par jour. Cet accord «représente 0,5% de l'approvisionnement mondial et vaut environ 13 milliards de dollars par an aux prix d'aujourd'hui», a également souligné la publication.
Fin mai, l'agence avait déjà rapporté que les deux entreprises privées avaient signé un «accord d'un an» portant sur l'achat d'«environ 3 millions de barils de pétrole par mois», le tout réglé en roubles. Selon des données, que l'agence déclare avoir obtenu de certaines sources, Reliance aurait en moyenne importé 405 000 barils par jour de pétrole russe. Un volume qui, toujours d'après ces mêmes sources, serait en augmentation par rapport aux 388 500 barils par jour que l'entreprise indienne aurait importés sur la même période en 2023.
«L'accord intervient avant la visite prévue du président russe Vladimir Poutine en Inde et après que le président élu américain Donald Trump a déclaré vouloir pousser Moscou et Kiev à mettre fin au conflit une fois qu'il aura pris ses fonctions en janvier», a souligné l'agence de presse.
Les tentatives visant à «étrangler les revenus énergétiques du Kremlin» ont donné des résultats «mitigés»
Le 11 décembre, Bloomberg a rapporté que l'administration du président sortant Joe Biden envisagerait une série de sanctions visant à réduire les exportations pétrolières russes et à cibler des navires qu'utiliserait la Russie. L'objectif de ces sanctions en gestation serait d'affaiblir l’économie russe avant l’investiture de Donald Trump fin janvier 2025. Les précédentes tentatives visant à «étrangler les revenus énergétiques du Kremlin» ont donné des résultats mitigés, selon la publication.
Cependant, ces potentielles futures sanctions suscitent des critiques. Dans un article, paru le 11 décembre, le quotidien indien The Economic Times estimait qu'elles pourraient provoquer une flambée des prix du pétrole, impactant les économies occidentales et exacerbant les tensions avec des partenaires clés, notamment l’Inde, qui reste un grand consommateur de brut russe.
Mi-septembre, Ria Novosti rapportait qu'au cours des deux dernières années la Russie avait «réduit par neuf ses livraisons de pétrole à l'Union européenne, redirigeant la totalité du volume perdu vers d'autres acheteurs» et soulignant une hausse des importations chinoises et indiennes d'or noir russe.