Russie

ATACMS : l'attaque contre l'aérodrome de Taganrog «ne restera pas sans réponse», assure la Défense russe

La base aérienne militaire de Taganrog dans la région de Rostov, dans le sud de la Russie, a été la cible de six missiles américains ATACMS, a déclaré ce 11 décembre le ministère russe de la Défense. Celui-ci a promis une réponse «appropriée».

Dans un communiqué publié sur Telegram ce 11 décembre, le ministère russe de la Défense a déclaré que les forces armées ukrainiennes avaient mené une attaque de missiles ATACMS, fournis par les États-Unis, contre l’aérodrome militaire de Taganrog, situé dans la région de Rostov.

Selon le ministère, «six missiles» ATACMS ont été utilisés. Deux d’entre eux ont été «abattus» par le système de défense aérienne Pantsir, tandis que les quatre autres «ont été déviés par des moyens de guerre électronique», a poursuivi la même source.

La chute de fragments des missiles «a fait des victimes parmi le personnel», a toutefois déclaré le ministère. «Deux bâtiments techniques et trois véhicules militaires ont été légèrement endommagés, ainsi que des voitures civiles stationnées à proximité», a encore précisé la Défense russe dans son communiqué.

«Cette attaque par des armes à longue portée occidentales ne restera pas sans réponse. Des mesures appropriées seront prises», est-il stipulé en conclusion.

Une heure avant la publication du communiqué de la Défense russe, le gouverneur par intérim de la région de Rostov, Iouri Slioussar, a déclaré sur sa chaîne Telegram qu'une entreprise avait été «endommagée».

Les avertissements russes ignorés

La Russie n'a de cesse de mettre en garde contre les frappes menées par Kiev sur son sol à l'aide de telles armes. Vladimir Poutine a mis en garde, mi-septembre, contre le fait que de telles frappes changeraient «considérablement l’essence et la nature même du conflit» et signifirait pour Moscou une entrée en guerre directe des Occidentaux contre la Russie.

Dans la soirée du 21 novembre, lors d'une allocution télévisée, le président russe avait annoncé l'utilisation, pour la première fois, d'un missile balistique hypersonique russe Orechnik contre une installation militaro-industrielle dans la ville ukrainienne de Dniepropetrovsk.

Une annonce qui survenait après l'autorisation donnée à Kiev, par le président américain sortant Joe Biden, d'utiliser des missiles à longue portée afin de frapper dans la profondeur du territoire russe. Plusieurs frappes de missiles américains ATACMS et franco-britanniques Storm Shadow avaient été rapportées en Russie la veille de l'annonce du premier emploi du missile Orechnik.

Le 28 novembre, depuis Astana, soulignant que des frappes avaient eu lieu «malgré nos avertissements sur le danger d'une escalade du conflit», Vladimir Poutine avait réaffirmé que Moscou répondrait aux attaques menées sur son sol à l'aide de missiles occidentaux, assurant que le ministère de la Défense et l'État-major sélectionneraient un panel de cibles «à frapper» sur le sol ukrainien.