Russie

La Moldavie «suit le même chemin» que l'Ukraine, estime Narychkine

Le directeur du Service russe de renseignement extérieur, Sergueï Narychkine, a déclaré ce 26 novembre que la Moldavie suivait le «même chemin» que l'Ukraine, un «État failli» qui a été «séduit par la soi-disant intégration européenne».

Ce 26 novembre, lors d'une réunion des chefs des agences de sécurité et de renseignement des pays de la CEI à Moscou, le directeur du Service de renseignement extérieur (SVR) Sergueï Narychkine a déclaré que l'Ukraine avait été «séduite par la soi-disant intégration européenne», ce qui faisait de l'Ukraine aujourd'hui un «État failli». 

«Partout où l'Occident a étendu ses tentacules, nous assistons à la division et à la déstabilisation. L'exemple le plus frappant est l'Ukraine. Séduite par la soi-disant intégration européenne, elle s'est transformée en principal "bélier" antirusse des États-Unis» a déclaré Narychkine. «En conséquence, l’Ukraine est aujourd’hui un État failli, c’est-à-dire un État incapable de maintenir son existence en tant qu’unité politique et économique viable, la Moldavie suit le même chemin», a-t-il ajouté.

Le directeur du SVR a également fustigé la politique de Chisinau qui, sous la présidence Maïa Sandu, a selon lui conduit à une «polarisation catastrophique de la société».

En guise d'illustration, Narychkine est revenu sur la victoire du «oui» lors d'un référendum le 20 octobre sur l'inscription dans la Constitution de l'adhésion à l'Union européenne. Après une longue course en tête du «non», le «oui» l'avait finalement emporté à quelques milliers de voix près, dans les toutes dernières heures du dépouillement, grâce aux votes de la diaspora.

La Moldavie en passe de devenir «une base logistique» pour l'approvisionnement de l'Ukraine, selon Zakharova

Une séquence, en partie similaire, s'était reproduite lors du second tour des élections présidentielles, le 3 novembre, où la présidente sortante l'avait emporté avec 55,41% des voix grâce aux votes de la diaspora. «L'avantage minime du candidat vainqueur et la colère de la moitié trompée de la population rendent problématique la marche de Chisinau vers l'Europe, et constituent une bombe à retardement pour l'intégrité de l'État moldave» a notamment lancé Narychkine.

Le vote en faveur de la présidente sortante a été particulièrement prononcé dans la diaspora. Selon les chiffres de la Commission électorale centrale (CEC), Sandu a ainsi recueilli 83% des suffrages dans les bureaux de vote ouverts à l'étranger, contre seulement 17% pour son opposant Stoianoglo, marquant un écart de 210 000 voix en faveur de Sandu. À l'intérieur du pays, Stoianoglo était gagnant, avec un résultat de 51,2%, ne creusant qu'un écart de 32 000 voix.

Sous le premier mandat de Sandu, Chisinau s'est joint aux sanctions imposées depuis mars 2014 par l'Union européenne et a également suspendu la diffusion de plusieurs chaînes de télévision russophones.

Le 21 novembre, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, avait accusé les dirigeants moldaves «de tirer la république vers l'alliance» atlantique, «malgré le fait que la majorité des Moldaves s'opposent au rapprochement avec l'OTAN». «En pratique, comme le notent les politologues, cela signifie la transformation accélérée du pays en une base logistique pour l'approvisionnement des forces armées ukrainiennes» avait ajouté la diplomate russe.