«Si la décision de lever les restrictions est prise, cela signifiera qu’à partir de ce moment, les pays de l’OTAN entreront directement en guerre avec la Russie. Dans ce cas, bien entendu, nous serons contraints de prendre les décisions appropriées, avec toutes les conséquences que cela entraînera pour les agresseurs occidentaux», a déclaré ce 13 septembre Vassili Nebenzia, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.
«Nos collègues occidentaux ne pourront plus échapper à leurs responsabilités en rejetant la faute sur Kiev. Tout le monde sait que pour pouvoir utiliser ce type d’armes, il faut avoir accès à des renseignements fournis par les satellites américains et européens. L’Ukraine elle-même ne dispose d’aucunes de ces capacités», a ajouté le représentant permanent de la Russie aux Nations unies. Avant d’insister : «Des militaires de l’OTAN devront programmer ces vols de missiles.»
Un échange qui s’inscrit dans le contexte des discussions, qui doivent avoir lieu, ce 13 septembre, entre le président américain Joe Biden et le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer quant à l’octroi d’un feu vert à Kiev afin de frapper des cibles en profondeur du territoire russe à l’aide de missiles longue portée livrés par les Occidentaux.
«Cela changerait la nature même du conflit», assure Poutine
«Les stratèges occidentaux comprennent très bien le scénario possible» d’une telle escalade, a estimé devant le Conseil de sécurité Vassili Nebenzia, évoquant notamment l’appel d’offres du Pentagone afin d’évaluer les conséquences sur le secteur agricole de frappes nucléaires sur le continent eurasiatique.
«Si cette décision était prise, cela ne signifierait rien de moins qu'une implication directe des pays de l'OTAN dans la guerre en Ukraine», avait averti le 12 septembre Vladimir Poutine, en marge d’un déplacement à Saint-Pétersbourg. «Cela changerait la nature même du conflit. Cela signifierait que les pays de l'OTAN sont en guerre contre la Russie», avait ajouté le président russe au micro du journaliste de Rossia-1 Pavel Zaroubine.
La veille, lors d’un déplacement à Kiev, le chef de la diplomatie américaine avait assuré que Washington allait examiner d’«urgence» les demandes militaires ukrainiennes, dont la possibilité de frapper davantage en profondeur le territoire russe. Une éventualité déjà évoquée la veille, lors d’une conférence de presse à Londres. Interrogé quant à la réponse de la Russie à une telle autorisation occidentale, si elle venait à être octroyée à Kiev, le porte-parole du Kremlin avait déclaré le 11 septembre au matin que celle-ci serait «appropriée».