L'accord entre l'Éthiopie et la compagnie d’État russe d'énergie atomique Rosatom sur la construction d'infrastructures constitue une étape importante vers l'exploitation de l'atome pacifique, a déclaré le 2 juillet le ministre éthiopien de la Technologie, Belete Molla.
Cité par Sputnik, Belete Molla a souligné l'importance de la coopération avec la société nucléaire d'État russe pour les objectifs de développement du pays africain, lors d'une réunion avec une délégation chinoise.
Des représentants de la China National Nuclear Corporation ont rencontré le ministre éthiopien pour discuter d'une éventuelle coopération en matière de développement des infrastructures et des ressources humaines dans le secteur de l'énergie nucléaire.
Les premières bases
En juillet 2023, la Russie et l’Éthiopie avaient signé une feuille de route sur la coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire, avait annoncé le représentant de Rosatom, Alexeï Likhatchev, à l’issue du deuxième sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg.
L’accord décrivait les étapes que les deux pays prendront de 2023 à 2025 «pour explorer les possibilités de construire une centrale nucléaire de grande ou petite capacité, ainsi qu’un centre de science et de technologie nucléaires en Éthiopie», avait indiqué Rosatom.
En octobre 2019, la Russie et l'Éthiopie avaient jeté les premières bases de la coopération dans le domaine de l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, à travers la signature d’un accord intergouvernemental, en marge du premier sommet Russie-Afrique à Sotchi. L’accord «servira de point de départ à un dialogue actif entre les deux pays dans le domaine nucléaire», avait indiqué à l’époque Rosatom dans un communiqué.
Le document jetait également les bases juridiques de la production de radio-isotopes et de leur utilisation dans l'industrie, la médecine et l'agriculture, ainsi que de l'éducation et de la formation des spécialistes. En outre, l'accord projetait d'étudier la possibilité de construire un centre de science et de technologie nucléaires en Éthiopie, avait précisé Rosatom.
Numéro un mondial
Actuellement, la Russie, le numéro un mondial dans le secteur de l’énergie nucléaire, est prête à partager son expérience et sa technologie avec les nations africaines, avait déclaré en marge du sommet du Saint-Pétersbourg le chef du Comité de coordination pour la coopération économique avec les pays africains (Afrocom), Igor Morozov.
En tête de l’industrie mondiale de l’atome, Moscou, mais aussi Pékin, poussent en effet vers une coopération nucléaire plus large avec les pays africains, souvent aux dépens de Paris et de Washington. De l’Éthiopie au Maroc, en passant par le Burkina Faso, le Mali ou encore l’Ouganda, plusieurs projets nucléaires, qui sont le fruit d’un partenariat avec la Russie, ont été annoncés ces dernières années.
«Nous progressons»
Cette coopération progresse rapidement alors qu’un nombre croissant d’États ont travaillé à la mise en place d’infrastructures nucléaires au cours de la dernière décennie, selon Ryan Collier, PDG de Rosatom.
«Les projets nucléaires ne se produisent pas du jour au lendemain, il y a diverses infrastructures nucléaires clés qui doivent être mises en place avant de pouvoir avancer avec le projet», a-t-il déclaré en marge du sommet de Saint-Pétersbourg.
«Nous avons actuellement 4 800 mégawatts en construction en Égypte et en Afrique subsaharienne, nous progressons», a-t-il martelé.
L’industrie nucléaire russe est essentielle pour le fonctionnement d’un grand nombre de centrales électriques dans le monde. Selon le World Nuclear Industry Status Report, cité par des rapports de presse internationaux, sur les 53 réacteurs en construction à la mi-2022, 20 étaient en cours de construction par Rosatom, dont 17 hors de Russie.