«Qui a donné le droit à des gens, évidemment des intérimaires, nourris de l’extérieur, d’insulter ainsi leur propre peuple ?», a déclaré ce 26 juin Maria Zakharova, lors d'un point presse, en marge du Forum juridique international de Saint-Pétersbourg.
«Je crois qu'il y a des choses tout simplement impossibles à commenter sans formation médicale», a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe, citée par l’agence TASS. «En tant que représentants du pouvoir, ces personnalités humilient leur propre peuple», a-t-elle poursuivi, rappelant le sacrifice des Arméniens qui «ont défendu leur territoire». «Ils ont répondu à l’appel de l’État, ils savaient pourquoi ils partaient au combat, pourquoi ils sacrifiaient leur bien-être, pourquoi ils condamnaient leurs femmes et leurs enfants au veuvage et à l’orphelinat», a encore ajouté la diplomate.
Plus tôt dans la journée, le secrétaire du Conseil de sécurité de l’Arménie, Armen Grigorian, avait accusé la Russie d’avoir «capturé» le Haut-Karabagh et de l’avoir «restitué» à l’Azerbaïdjan. «Cela s'est produit à une époque où nous étions complètement dépendants de la Russie. La Russie est venue, nous a pris le Haut-Karabagh, l’a restitué à l’Azerbaïdjan, puis est repartie», a déclaré le responsable arménien lors d’un point presse. «J'affirme que la Russie a capturé le Haut-Karabagh. Sans la permission de la Russie, il n’y aurait pas eu de guerre», a insisté cet ancien ministre par intérim des Affaires étrangères.
La mission de maintien de la paix russe toujours pointée du doigt à Erevan
Environ 2 000 militaires russes, envoyés par Moscou pour une mission de maintien de la paix, ont été stationnés au Haut-Karabagh et le long du couloir de Latchine, conformément à la déclaration tripartite du 10 novembre 2020 du président de l'Azerbaïdjan, du Premier ministre de l'Arménie et du président de la Russie. Celle-ci est survenue à l’issue d’un conflit de six semaines qui a vu la victoire militaire de l'Azerbaïdjan sur les forces arméniennes du Haut-Karabagh, soutenues par l'Arménie, et qui a fait 6 500 morts.
En septembre 2023, l'Azerbaïdjan a mené une nouvelle offensive éclair, conclue en 24 heures par une nouvelle victoire militaire de Bakou. Les forces russes ne se sont pas interposées, mais ont permis l’instauration d’un cessez-le-feu entre les belligérants, mettant ainsi fin à trois décennies de conflit pour le contrôle de l’enclave. L'Arménie a alors vivement dénoncé l'inaction de Moscou. La Russie a quant à elle reproché au Premier ministre arménien de se défausser sur elle de ses propres erreurs.