Russie

Varsovie restreint les déplacements des diplomates russes, Moscou annonce des «mesures de rétorsion»

La Pologne a annoncé imposer des restrictions aux déplacements des diplomates russes sur son sol en raison d’une supposée «guerre hybride» menée par Moscou. La diplomatie russe a répondu qu’elle prendrait des mesures de rétorsion une fois dûment informée.

«Je viens d'annoncer une décision de la Pologne concernant l'implication de l'État russe dans une guerre hybride contre l'UE, y compris la Pologne. Il s'agira de restrictions à la circulation des diplomates russes dans notre pays», a déclaré ce 27 mai le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski.

Les diplomates russes et le personnel de la représentation diplomatique russe, à l'exception de l'ambassadeur, ne pourront se déplacer que dans la région centrale de Mazovie, et les consuls dans les seules provinces où ils exercent leurs fonctions. 

Sikorski espère que «d'autres suivront [leur] exemple». Fin avril, la République tchèque avait proposé, lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE, de limiter les déplacements des diplomates russes dans l'espace Schengen au pays où ils sont accrédités.

La diplomatie russe attend encore d'être précisément informée

L'ambassadeur de Russie en Pologne, Sergueï Andreïev, a indiqué à RIA Novosti ne pas avoir encore été officiellement informé des mesures prises. «Aucune explication n'a été donnée à ce sujet», a-t-il déclaré.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a confirmé ne pas avoir reçu de note de la diplomatie polonaise et annoncé que la Russie prendrait, après étude, des «mesures de rétorsion» envers la Pologne : «Nous (...) prendrons des mesures de rétorsion pour que l'élite polonaise, qui est envahie par la russophobie, regrette grandement les prochaines mesures antirusses prises», a-t-elle déclaré, citée par RIA.

Le 20 mai dernier, le premier ministre Donald Tusk avait annoncé l’interpellation de neuf ressortissants russes, ukrainiens et biélorusses, accusés par Varsovie d’être impliqués dans des actes de sabotage en Pologne «au nom des services russes».

Depuis le début du conflit en Ukraine, Varsovie est un soutien inconditionnel de Kiev et le principal pays de transit de l'armement occidental qui lui est livré.