Russie

La livraison de missiles américains ATACMS de longue portée à Kiev ne changera rien, prévient le Kremlin

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a répété que la Russie atteindrait ses objectifs sur le front, balayant une révélation du New York Times sur la livraison à l’Ukraine, dans le plus grand secret, de missiles américains ATACMS de plus longue portée au mois de février.

La fourniture par Washington de missiles longue portée ATACMS à Kiev «n’affectera pas la réalisation des objectifs de la Russie», a balayé ce 25 avril le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. «Nous atteindrons notre objectif, et cela entraînera davantage de problèmes pour l'Ukraine elle-même», a-t-il encore ajouté.

«Les États-Unis sont directement impliqués dans ce conflit, ils ont emprunté un chemin visant à augmenter la portée des systèmes d'armement», a encore dénoncé Dmitri Peskov.

La veille, le New York Times (NYT) révélait, citant une source officielle américaine sous couvert d’anonymat, que le président Joe Biden avait, secrètement et à la mi-février, «approuvé la décision d’envoyer plus de 100 missiles à longue portée, ainsi que de plus grandes quantités d’armes à sous-munitions, dans le cadre d’une livraison d’armes de 300 millions de dollars». Une aide qui devait faire patienter Kiev en attendait le plan d’aide de 61 milliards de dollars, finalement approuvé par le Congrès américain.

«Dès qu'ils commencent à parler de quelque chose en détail, cela signifie qu'une telle livraison a déjà été effectuée, ce qui signifie que ces livraisons ont été effectuées et payées en violation des lois internes des États-Unis», a fait remarquer Dmitri Peskov.  

L'armée a déjà annoncé avoir abattu des ATACMS

Les missiles ATACMS, qui peuvent être tirés par des systèmes de lancement Himars, auraient déjà été utilisés par les forces ukrainiennes à deux reprises pour frapper des cibles en Crimée, notamment la semaine passée contre un aérodrome. Ces missiles, développés par Lockheed-Martin, ont une portée de 300 kilomètres, les anciens ATACMS livrés à Kiev n’ayant qu’une portée moitié moindre.

«M. Biden et ses principaux collaborateurs ont abandonné leur réticence à faire don de missiles à plus longue portée pour plusieurs raisons», rapporte le NYT citant de nouveau ses sources. La suspension de ventes à d'autres alliés pour maintenir les stocks de l'armée américaine et les récentes attaques russes contre des infrastructures ukrainiennes auraient convaincu le Pentagone. Des frappes que Moscou, de son côté, qualifie de ripostes aux attaques ukrainiennes contre ses propres raffineries de pétrole.

L’armée russe a déjà ces derniers mois annoncé avoir intercepté des missiles ATACMS, dont dernièrement dix, le 19 avril, au-dessus de la mer Noire. À ces derniers s’ajoutaient «six missiles de croisière Storm Shadow de fabrication britannique et cinq bombes guidées Hammer de fabrication française».