Russie

Un «vol flagrant et cynique» : la diplomatie russe met en garde contre toute saisie de ses actifs en Occident

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a réitéré ce 19 avril que la Russie appliquerait le principe de réciprocité en cas de confiscation de ses actifs en Occident.

La Russie saisira des actifs occidentaux en cas de confiscation de ses propres actifs en Occident, a prévenu ce 19 avril Maria Zakharova. «En cas de confiscation d'actifs, nous serons guidés par le principe de réciprocité dans les relations internationales, qui prévoit le droit inaliénable de représailles», a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe, en réponse à une question sur la réaction de Moscou en cas de confiscation des actifs russes en Occident.

«Nous détenons une quantité importante de fonds et de biens occidentaux sous la juridiction russe, qui peuvent faire l'objet de nos actions», a poursuivi la diplomate. Cette dernière a assuré que Moscou considérerait «toute atteinte aux droits de propriété et aux intérêts» russes par un État tiers «comme rien d'autre qu'un vol flagrant et cynique visant à renflouer ses propres poches».

Dans le cadre du G7, au nom du financement de l’aide à l’Ukraine, les autorités américaines et britanniques poussent depuis plusieurs mois leurs homologues européens à saisir les avoirs russes gelés sur leur sol dans le cadre des sanctions décrétées par les Occidentaux contre Moscou.

La très grande majorité de ces actifs est située en Belgique, auprès d’Euroclear Bank (EB), un organisme international de dépôts de fonds qui gère 191 milliards d’euros d’actifs de la Banque centrale de Russie. Fin janvier, les Européens ont jeté les premiers jalons d’une confiscation de ces biens en actant celle de leurs intérêts.

Une mesure qui risquerait de «briser l’ordre international», estime Lagarde

Début décembre, le Fonds monétaire international (FMI) avait mis en garde Bruxelles contre toute atteinte aux fonds placés chez EB, soulignant dans un rapport le «risque de réputation» des autorités de régulations belges ainsi qu’européennes en cas d’un tel accroc au droit de propriété. Dans un article du Financial Times (FT), publié le 18 avril, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a également mis en garde les chancelleries occidentales partisanes de cette initiative anglo-saxonne.

«J'ai vu quatre projets ou propositions différents pour contourner ce que beaucoup d'autres juristes ou avocats [...] considèrent comme un obstacle juridique très sérieux qui peut être interprété comme une violation de l'ordre juridique international», a déclaré Christine Lagarde, elle-même ancienne avocate, citée par le quotidien financier britannique. Passer du gel des avoirs à leur confiscation pourrait impliquer de «briser l’ordre international que l’on veut protéger ; que vous voudriez que la Russie respecte», a-t-elle ajouté.

De leur côté, les autorités russes avertissent depuis des mois qu’elles adopteront des mesures symétriques en cas de saisie des fonds souverains russes.