Russie

Frappe contre le consulat iranien en Syrie : Israël «alimente le conflit», selon la Russie

Les frappes d'Israël en Syrie sont «destinées à alimenter le conflit» dans la région, a dénoncé le 2 avril l'ambassadeur russe à l'ONU devant le Conseil de sécurité, tandis que les États-Unis pointaient du doigt la responsabilité de Téhéran.

À la demande de l'Iran et de la Russie, le Conseil de sécurité s'est réuni au lendemain du raid attribué à Israël qui a visé la représentation consulaire iranienne, jouxtant l'ambassade d'Iran à Damas, faisant au moins 13 morts, dont sept militaires iraniens.

«Nous estimons que de telles actions agressives de la part d'Israël sont destinées à alimenter encore plus le conflit. Elles sont totalement inacceptables et doivent s'arrêter», a déclaré Vassili Nebenzia, dénonçant «une violation flagrante» de la souveraineté territoriale de la Syrie.

Évoquant plus spécifiquement le raid meurtrier contre le consulat iranien, Vassili Nebenzia a réitéré la condamnation de la Russie la veille «dans les termes les plus forts».

«Un tel acte, un acte délibéré, est évident : répondre aux pressions internationales en provoquant l'escalade du conflit et la poursuite de la mort des Palestiniens, pour des calculs politiques», a dénoncé de son côté l'ambassadeur algérien Amar Bendjama, accusant lui aussi Israël de vouloir «entraîner toute la région dans le conflit».

Les Occidentaux timorés 

La plupart des membres du Conseil ont condamné la frappe contre le consulat iranien à Damas, soulignant l'inviolabilité des établissements diplomatiques, mais sans mentionner Israël. 

Comme le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres qui a «condamné» la frappe en réaffirmant «le principe de l'inviolabilité des locaux et du personnel diplomatiques et consulaires» dans le cadre du respect du droit international.

Alors que l'Iran a juré le 2 avril de riposter, plusieurs États membres se sont inquiétés d'une escalade du conflit. Et certains ont rejeté la responsabilité des tensions sur l'Iran.

«Nous ne pouvons confirmer aucune information concernant cet événement», a noté l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, reprenant les déclarations de la Maison Blanche assurant que les États-Unis n'étaient pas impliqués dans le raid. 

«Pendant que nous rassemblons les détails, une chose est claire : l'Iran et ses substituts et groupes partenaires doivent éviter de provoquer l'escalade des tensions dans la région», a-t-il ajouté.

«Même s'ils expriment des inquiétudes concernant le débordement des tensions dans la région, les États-Unis essaient de détourner la situation pour déstabiliser la Syrie et la région», a répondu l'ambassadrice iranienne adjointe Zahra Ershadi, accusant les Américains d'être «responsables de tous les crimes commis par le régime israélien».