«Les Américains protègent les responsables de l'attaque terroriste du Crocus City Hall», a accusé ce 1er avril le Service de renseignement extérieur russe (SVR) dans une note rendue publique.
«Selon des informations reçues, le Département d'État, les services de renseignement américains, les ONG affiliées et les médias ont été chargés d'éloigner tout soupçon sur l'implication de Volodymyr Zelensky et de son entourage dans ce crime», ajoute l’agence russe.
Celle-ci estime que la Maison Blanche «craint que la découverte d’un lien avec Kiev n’éclaire la nature terroriste du régime ukrainien». Une telle piste finirait «par faire dérailler les plans de Washington visant à accroître son soutien à l’Ukraine», poursuit encore le SVR.
Selon le service russe, les «structures américaines» transmettent aux alliés de Washington des informations «destinées à les convaincre que l'attaque terroriste a été perpétrée par la branche afghane de l'organisation terroriste EI-Khorasan». La Russie serait, selon ce narratif, ciblée en raison de son implication en Tchétchénie, de son soutien au gouvernement syrien ou de ses liens avec les Talibans en Afghanistan. Washington pourrait compter sur l’aide de l’opposition russe à l’étranger pour diffuser de tels propos, toujours selon le SVR.
«Le régime de Kiev mène depuis longtemps une guerre terroriste à part entière contre notre pays », tiennent à souligner les services russes, mentionnant Kyrylo Boudanov et Vassyl Maliouk, respectivement responsables des renseignements militaires (GRU) et du service de sécurité ukrainiens (SBU). «Nous avons tué des Russes et nous continuerons à tuer des Russes partout dans le monde jusqu’à la victoire totale de l’Ukraine», avait ainsi déclaré Boudanov, le 6 mai dernier dans une interview à Yahoo News, tandis que le second avait revendiqué les attaques meurtrières de l’été 2023 contre le pont de Crimée.
L'attentat de Moscou, «dans la continuité» des attaques dans les régions frontalières
«Le meurtre de civils dans la région de Moscou est dans la continuité directe des tirs massifs de roquettes et des attaques [ukrainiennes] dans les régions [russes] de Koursk et de Belgorod», dénonce le SVR, ajoutant que les Ukrainiens utilisaient dans ces attaques des informations satellitaires fournies par les services de renseignement américains.
Le 22 mars au soir, des hommes armés ont ouvert le feu dans la salle de concert du Crocus City Hall, situé à Krasnogorsk en proche banlieue de Moscou, avant de mettre le feu à la salle. À la suite de cette attaque terroriste, 144 personnes sont mortes et 551 autres ont été blessées, selon le dernier bilan du ministère russe des Situations d'urgence.
Le groupe État islamique au Khorasan (EI-K) a revendiqué l'attentat. Le 28 mars, le Comité d'enquête avait indiqué que les auteurs de l'attaque avaient reçu de l'argent venu d'Ukraine. Le secrétaire du Conseil de sécurité russe Nikolaï Patrouchev et le directeur du FSB Alexandre Bortnikov ont aussi affirmé le 26 mars que l’Ukraine pourrait être impliquée dans l’attaque.
Ces affirmations vont dans le même sens que les propos tenus la veille par Vladimir Poutine, qui avait déclaré que l'attentat avait été commis par «des islamistes radicaux», tout en déclarant s’intéresser aux «commanditaires».