«Oui, je pense qu'il y a de la rancune», a répondu Vladimir Poutine ce 13 mars lors d'une interview à Rossia-1, interrogé sur la réaction d’Emmanuel Macron face à la présence russe en Afrique.
«Nous n’avons jamais voulu nous ingérer dans les affaires de l’Afrique, nous n’avons jamais voulu chasser la France de l’Afrique», a poursuivi le président russe, assurant avoir eu par le passé avec son homologue français des échanges «très francs sur ce sujet».
Selon lui, Paris a dû faire face à la concurrence du groupe Wagner, qui à partir du milieu des années 2010 a déployé ses combattants dans plusieurs pays africains pour le compte de leurs gouvernements, en supplantant la puissance régionale traditionnelle française. Mais pour Vladimir Poutine, il s'agit de dossiers purement économiques, lorsqu'un État décide de recruter des paramilitaires étrangers.
«Ce fameux groupe Wagner a d'abord réalisé un certain nombre de projets économiques en Syrie, puis s'est déplacé vers d'autres pays d'Afrique. Le ministère de la Défense l'a soutenu, mais uniquement parce qu'il s'agissait d'un groupe russe, rien de plus», a indiqué Vladimir Poutine.
«Les dirigeants africains de certains pays n'ont plus voulu travailler dans certains domaines avec les Français»
«Les dirigeants africains de certains pays ont passé des accords avec des opérateurs économiques russes» car ils n'ont plus «voulu travailler dans certains domaines avec les Français», a encore jugé Vladimir Poutine, soulignant le rejet du colonialisme dans les pays africains.
«Je ne comprends pas pourquoi on pourrait être fâchés contre nous si un État indépendant souhaite renforcer ses relations avec des partenaires en provenance d'autres pays, notamment de Russie», a ajouté le dirigeant russe.