Russie

Frappe ukrainienne à Belgorod : les Occidentaux «également responsables», selon la diplomatie russe

24 personnes, dont trois enfants, ont été tués dans une frappe ukrainienne sur la ville russe de Belgorod, a rapporté le ministère des Situations d'urgence. L'armée russe a déclaré que ces frappes ne resteraient pas impunies et une enquête a été ouverte par les autorités judiciaires. Une personne est aussi morte dans un bombardement à Donetsk.

21 adultes et trois enfants ont été tués à Belgorod, à la suite d'un bombardement des forces armées ukrainiennes le 30 décembre, a indiqué le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, le 31 décembre. Plus de 100 autres personnes ont été blessées. 

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a fait savoir que, sur instruction de Vladimir Poutine, une équipe du ministère de la Santé dirigée par le ministre Mikhaïl Mourachko s'était rendue à Belgorod.

Le danger avait été signalé plus tôt dans la journée. Une sirène d'alerte aux missiles avait été déclenchée dans la ville, et les autorités avaient appelé les habitants à se mettre à l'abri. 

Plus tard, au sortir d'une réunion de crise, Gladkov a indiqué que les «travaux d'évaluation des dégâts» avaient commencé, pris en charge par l'administration de la ville de Belgorod. 100 véhicules et 22 bâtiments ont été endommagés, a-t-il ajouté.

Selon le correspondant de RIA Novosti, les explosions se sont produites vers 15 heures, heure locale. Une fumée noire est apparue dans le ciel. La sirène a retenti pendant «au moins dix minutes», toujours selon la même source.  

Une personne a été tuée et 10 autres blessées dans des tirs d'obus à Donetsk, dont des ambulanciers, a aussi indiqué dans la soirée Denis Pouchiline, le gouverneur de la République populaire de Donetsk (DNR). Un marché a également été bombardé.

L'attaque ne restera pas «impunie» selon l'armée russe

Le ministère russe de la Défense a assuré que la frappe meurtrière sur Belgorod ne resterait pas «impunie», indiquant avoir réussi à intercepter deux missiles et la «plupart» des roquettes de fabrication tchèque lancées contre la ville. «Plusieurs roquettes et fragments de missiles abattus ont touché la ville de Belgorod. En cas de frappe directe des missiles avec des munitions à fragmentation sur la ville, les conséquences auraient été infiniment plus graves», a estimé l'armée russe.

Le comité d'enquête de Russie a par ailleurs indiqué avoir ouvert une procédure, et son chef a donné pour instruction d'identifier toutes les personnes coupables de crimes contre les civils, «y compris celles qui ont donné l'ordre criminel de bombarder des civils». 

Les pays de l'UE «également responsables»

«La frappe a été délibérément dirigée vers des lieux où des civils - des familles avec des enfants - étaient massés», a dénoncé le ministère russe des affaires étrangères. «Le centre de Belgorod - la ville de neige du Nouvel An, l'arbre de Noël et la patinoire où les citoyens venaient se détendre - a été attaqué». 

«Des conseillers britanniques et américains, qui incitent régulièrement les autorités de l'actuelle Ukraine à commettre des crimes sanglants, ont été directement impliqués dans l'organisation de cette attaque terroriste», a encore accusé la diplomatie russe, ajoutant que «les pays de l'Union européenne en sont également responsables, puisqu'ils continuent d'alimenter en armes le gouvernement ukrainien». 

Pour Medvedev, Zelensky fait preuve de cynisme

«Il est évident que l’attaque terroriste contre Belgorod et la mort de nos citoyens sont un crime sanglant commis par les salopards de Bandera, impuissants à changer quelque chose au front», a commenté sur Telegram Dmitri Medvedev, avant d'ajouter «Nous ne sommes pas eux». Pour le Vice-président du conseil de sécurité, «une sorte de racaille comme Zelensky» voudrait probablement pousser à l'escalade et à «transformer le centre de Kiev en quelque chose comme la bande de Gaza» : «il sera alors plus facile de mendier de nouvelles armes auprès de ses propriétaires».

Les forces armées ukrainiennes bombardent régulièrement les territoires frontaliers russes, mènent des frappes de drones et se livrent à des sabotages. En novembre 2023, le vice-gouverneur de la région de Belgorod avait indiqué que 10 000 personnes avaient été réinstallées depuis février 2022 pour les mettre à l'abri des frappes de Kiev.