Russie

Poutine regrette l'abandon par la Finlande de sa neutralité et annonce un renforcement militaire à la frontière

Le président russe Vladimir Poutine a prévenu que l'entrée de la Finlande dans l'OTAN cette année allait créer des «problèmes» là où il n'y «en avait pas» et annoncé en réponse un renforcement militaire près de sa frontière dans le nord-ouest.

«Il n'y avait aucun problème là-bas, mais il y en aura dorénavant, car nous allons créer le district militaire de Léningrad et y concentrer un certain nombre d'unités», a déclaré Vladimir Poutine au journaliste Pavel Zaroubine de Rossia 1 dans un entretien diffusé le 17 décembre, accusant les Occidentaux d'avoir «entraîné la Finlande dans l'OTAN».

Les relations entre les deux voisins, qui partagent une frontière longue de 1 340 kilomètres, se sont considérablement détériorées depuis février 2022 et l'offensive russe en Ukraine. La Finlande, jusque-là neutre, a pris fait et cause pour Kiev et demandé à rejoindre l'OTAN en avril 2023.

Moscou avait promis de prendre des «contre-mesures» après l'adhésion de la Finlande à l'OTAN.

Les Occidentaux «ont entraîné la Finlande dans l'OTAN»

Les Occidentaux «ont entraîné la Finlande dans l'OTAN. Avions-nous des différends avec eux? Tous les différends, y compris ceux territoriaux du milieu du XXe siècle, ont été réglés de longue date », a déclaré Poutine.

Ses déclarations interviennent alors que la Finlande a annoncé le 14 décembre fermer de nouveau l'intégralité de sa frontière avec la Russie, quelques heures après avoir rouvert deux postes-frontières, accusant Moscou d'orchestrer une crise migratoire, la Russie fustigeant ces mesures irrationnelles et russophobes. Cette décision sera effective à partir de vendredi et jusqu'au 14 janvier, selon la ministre finlandaise de l'Intérieur Mari Rantanen.

Poutine a ajouté que la Russie n'avait aucune raison d'être en guerre avec des pays de l'OTAN, alors que le président américain Joe Biden a évoqué début décembre l'hypothèse d'une attaque russe contre un pays membre de l'organisation. Prévenant qu'un arrêt de l'aide américaine à Kiev serait «le plus beau cadeau» à faire à Vladimir Poutine, Biden avait déclaré que le président russe «ne s'arrêtera pas» à l'Ukraine.

«Il s'agit de rhétorique pour justifier une politique erronée envers la Russie», a rétorqué Poutine. Moscou n'a «aucun intérêt -que ce soit en terme géopolitiques, économiques ou militaires- à combattre des pays de l'l'OTAN», a déclaré Poutine.