Russie

Trahie par l’Occident, la Russie parle désormais avec 85% du monde, selon Lavrov

Assurant que les Russes demeuraient «ouverts à l’Occident», le ministre russe des Affaires étrangères a toutefois estimé ce 6 novembre que son pays ne pouvait plus s’en remettre à des partenaires l’ayant «trompé» à plusieurs reprises ces dernières décennies.

«Nous ne pouvons pas compter sur des partenaires qui peuvent tromper à tout moment», a déclaré ce 6 novembre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, s'exprimant en visioconférence lors du marathon éducatif «Znanié» («connaissance», en russe).

Estimant que la Russie ne souffrait d’«aucune isolation internationale», le diplomate a souligné que celle-ci dialoguait avec «85% des pays du monde».

Si les Russes demeurent «ouverts à l’Occident», selon Sergueï Lavrov, la coopération avec cette partie du monde ne pourra à l’avenir se faire au détriment des intérêts de la Russie, estime-t-il.

Assurant que Moscou poursuivra ses efforts afin de bâtir un monde multipolaire plus représentatif, le diplomate a déclaré que la Russie avait acquis «la capacité à développer des relations» avec d’autres Etats sans «sacrifier sa souveraineté», ses «perspectives de développement» ou encore le «bien-être» de ses citoyens. Une aptitude qui aurait été développée au cours de ces dix dernières années, «au moins depuis que l'Occident a commencé à appliquer des sanctions sans précédent contre nous», a assuré le ministre.

Devant les jeunes participants du forum, Sergueï Lavrov a également évoqué la proposition de Washington de relancer les pourparlers autour du traité russo-américain New Start. Fin février 2023, Vladimir Poutine avait annoncé que la Russie suspendait sa participation à ce traité sur la réduction des armes stratégiques nucléaires signé entre Barack Obama et Dmitri Medvedev au printemps 2010.

«Il est inutile de coopérer avec ceux qui trompent»

«Comment pouvons-nous donner l’accès à nos sites nucléaires aux Américains s’ils livrent aux Ukrainiens des armements de longue portée ? Armements qui ont déjà été utilisés pour essayer d’attaquer nos bases stratégiques, notamment des bases de bombardiers nucléaires», a lancé Sergueï Lavrov à son audience, estimant que les principes de cette coopération bilatérale avaient été «jetés à la poubelle par les Américains».

«Il est inutile de coopérer avec ceux qui trompent», insistera plus tard le ministre. Avant d’ajouter : «Cela a bien été le cas avec l’Occident, après que Gorbatchev et Eltsine se sont vu promettre le non-élargissement de l’OTAN. On nous a trompés, notre patience a été grande, mais on nous a trompés mainte fois.»

Plus récemment, en décembre 2022, l’ex-chancelière Angela Merkel avait avoué lors d’une interview à Die Zeit que les Accords de Minsk n’avaient été qu’«une tentative de donner du temps à l'Ukraine» de se renforcer militairement en vue d'une confrontation future avec Moscou. Une manœuvre confirmée quelques mois plus tard par l’ancien président français François Hollande, qui était alors également un des garants de ces accords visant à régler le conflit qui déchirait alors l’Ukraine suite au coup d’Etat de Maïdan.