Russie

Fête de l'Unité nationale : Poutine célèbre la langue et la culture russes

Lors de sa rencontre le 3 novembre avec les membres fraîchement élus de la Chambre civile, le président a rappelé l'importance de la cohésion nationale à travers l'histoire de la Russie et répondu aux questions de représentants de la société civile et culturelle. Certains avaient fait le déplacement depuis le Donbass et la Nouvelle-Russie.

«A toutes les étapes décisives, l'unité du peuple a été une composante clé qui a permis à la Russie de se dépasser. Il en a toujours été ainsi», a déclaré le président russe lors de sa rencontre avec les représentants de la Chambre civique. Il s'exprimait le 3 novembre, la veille du Jour de l'Unité nationale.

Célébrée jusqu'en 1917 et réintroduite depuis 2005, cette fête marque la libération de Moscou le 4 novembre 1612 par le chef local Kouzma Minine et le prince Dmitri Pojarski de l'occupation polonaise. C'est aussi la fin de la période dite du «Temps des Troubles» qui permit par la suite l'accession au trône de la dynastie des Romanov. 

Le même combat, 400 ans après

«Cette fête renvoie à des événements qui ont eu lieu il n'y a pas si longtemps, 400 ans et quelques. Qu'est-ce que 400 ans, ils correspondent à cinq ou six générations, le temps passe vite», a estimé le chef de l'Etat, avant d'évoquer Alexandre Nevski qui, au XIIIe siècle, «est allé quérir la Horde [d'Or] (...) pour résister aux attaques de l'occident».

Si la culture, les traditions et l'histoire d'un peuple est détruite, alors ce peuple commence à disparaître.

Certes, «les chefs de la Horde [de l'empire mongol, qui ont occupé la Russie jusqu'au XIVe siècle] étaient cruels (...) mais, à la différence des conquérants venus de l'ouest, ils ne touchaient pas à l'essentiel, c'est-à-dire notre langue, nos traditions, notre culture». Et le président russe de souligner : «c'est bien l'essentiel, car si la culture, les traditions et l'histoire d'un peuple est détruite, alors ce peuple commence à disparaître». 

«C'est la même chose qui se passe aujourd'hui, quand nous affirmons défendre nos valeurs morales, notre histoire, notre langue, notamment en aidant dans cette tâche nos frères et sœurs du Donbass et de Novorossia. C'est la clé des événements actuels», a souligné Poutine.

«Devenir à tous points de vue souverains, indépendants»

«Vous savez, plus nous serons forts sur les plans économique, militaire et au niveau de notre politique intérieure, moins grand sera le désir de quiconque de nous évincer», a jugé le président, avant d'interroger : «On a voulu nous exclure, nous priver de nos ressources énergétiques, et quel en a été le résultat ? La croissance de notre PIB est de 2,8-2,9 voire 3 pour cent, alors que dans les principales économies européennes, elle est négative, de peu mais négative quand même (...) c'est un constat.»

«"Il faut vaincre la Russie sur le champ de bataille", disaient-il. Maintenant leur discours est différent. Cela ne veut pas dire que nous devons être agressifs. Cela signifie que nous devons être souverains et indépendants à tous points de vue», a insisté le chef de l'Etat.

«Lorsque nous devenons autosuffisants, alors le nombre de ceux qui veulent nous exclure diminue et ceux qui veulent travailler avec nous dans des domaines variés deviennent plus nombreux», a renchéri Poutine.

«Voilà la raison de ce conflit»

Répondant à Vladimir Rogov, président du mouvement «Ensemble avec la Russie» et originaire de la région de Zaporojié qui lui faisait part de la gratitude des habitants «pour avoir pris la décision historique qui [leur] a permis de rentrer à la maison», Vladimir Poutine a précisé : «Quand [Kiev] a commencé à détruire tout ce qui était russe là-bas, bien sûr, cela allait trop loin».

«Ils se sont mis à tuer les Russes dans le Donbass sous les applaudissements de l'occident, à tirer sans vergogne tout ce territoire dans l'OTAN, sans prêter la moindre attention à nos protestations, à notre position, comme si nous n'existions pas : voilà la raison de ce conflit», a tenu à préciser le dirigeant russe. 

«Nous avons été mis dans une situation où nous n'avions d'autre choix que de défendre les gens vivant là-bas, et c'était pareil dans le Donbass et en Novorossia» a-t-il conclu.