«Compte tenu de la quasi-guerre qui est menée à la Russie par l'Occident collectif, y compris la guerre économique, il y a bien sûr un régime spécial pour ces entreprises occidentales qui quittent la Russie», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov ce 31 octobre. «Evidemment, il ne peut y avoir de sortie libre», a-t-il ajouté.
Ces propos interviennent après la publication par le quotidien économique britannique The Financial Times d'une information assurant que les autorités russes avaient désormais interdit aux entreprises occidentales qui vendent leurs actifs en Russie de retirer le produit de la vente en dollars et en euros. Cette nouvelle restriction doit ainsi pousser les entreprises à réaliser les opérations en roubles.
Dmitri Peskov n'a pas détaillé le nouveau mécanisme en vigueur, mais il a assuré qu'une telle mesure n’était «pas liée à la baisse du taux de change du rouble». Il a aussi affirmé que la Russie restait «un pays ouvert» et continuait d'être intéressée par les investissements étrangers.
Sont visées les entreprises des pays qualifiés d'«inamicaux»
A contrario, les obligations visant les entreprises étrangères voulant quitter la Russie sont fermes : une commission spéciale du gouvernement russe doit approuver toutes les transactions importantes impliquant des entreprises de pays qualifiés d'«inamicaux». En outre, les groupes étrangers doivent vendre leurs actifs avec une décote d'au moins 50% par rapport au prix du marché et verser une taxe de sortie à l'Etat russe de 15% de la valeur estimée de l'actif concerné.
Sans compter que l'approbation personnelle du président russe Vladimir Poutine est exigée pour toutes les transactions dans les secteurs stratégiques de l'énergie et de la finance.
Mi-juillet, l'Etat russe avait pris le contrôle d'actifs dans le pays appartenant aux géants français Danone et danois Carlsberg, un message clair envoyé aux pays occidentaux.