«Il s'agit avant tout de développer notre potentiel d'exploitation de l'espace proche» en recourant «à nos propres prouesses souveraines et à nos réalisations internationales communes», a déclaré le 26 octobre le président russe Vladimir Poutine. «Il faut stimuler notre secteur aérospatial pour permettre le développement de notre économie, de nos régions afin d'offrir de nouvelles possibilités à nos citoyens», a abondé le chef d'Etat, soulignant les retombées positives de l'innovation spatiale sur l'industrie.
En visite dans les locaux d’Energuia, une filiale de Roscosmos, en périphérie de Moscou, Vladimir Poutine a demandé à son gouvernement de lui présenter, d'ici le 1er juillet 2024, un plan national de développement du secteur aérospatial visant à la construction «d'une industrie nationale puissante de services, technologies et biens liés à l'espace». A cet effet, il a demandé à «définir des objectifs les plus concrets possibles et des tâches précises pour lesquelles l'espace apporte une solution».
Cinq axes de développement prioritaires
Plus précisément, le président russe a insisté sur cinq points essentiels : la nécessité de produire à grande échelle pour diminuer les coûts de production ; la diminution du coût de mise en orbite ; l'établissement de plans de commandes à long terme pour «déterminer l'usage de ces services dans des programmes étatiques, des plans de développement d'infrastructures, de régions, voire d'entreprises ciblées».
Il a ensuite rappelé l'importance de favoriser la concurrence entre les entreprises privées car «on sait bien que les entreprises d'Etat bénéficient des services de Roscosmos sans lever le petit doigt, ce qui a pour conséquence de ne pas stimuler Roscosmos à s'améliorer, au détriment de la qualité des prestations».
Enfin, le président russe a mis l'accent sur l'exportation des savoir-faire nationaux. «Les marchés d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine se développement activement [...] ainsi que des organisations telles que les BRICS, l'OCS, l'UEE, la CEI», a-t-il souligné. Avant de poursuivre : «La Russie doit soutenir cet élan. Nous avons des choses à proposer et nous devons développer l'exportation de nos biens et services liés à l'espace.»
La Russie poursuivra ses travaux sur l'ISS jusqu'en 2028
Par ailleurs, Vladimir Poutine a annoncé le début des travaux sur le projet de Station orbitale russe, estimant qu’il s’agit d’une réalisation «importante» pour l'avenir du pays. Selon lui, l'«élaboration de ses caractéristiques tactiques et techniques» serait déjà en cours.
«Concernant notre station orbitale, elle a vocation à devenir l'avant-poste de la Russie pour l'étude et la conquête de l'univers», a avancé le dirigeant russe. Ce dernier a par ailleurs annoncé que son pays continuerait à travailler sur la Station spatiale internationale (ISS) «jusqu'en 2028», assurant que «le fonctionnement de l’ISS n’est guère possible sans les compétences de la Russie».
Assemblée en orbite depuis 1998, l’ISS a été conçue comme un laboratoire scientifique et technologique dans un esprit d'entente, impliquant une quinzaine de pays, dont 11 Etats européens, 250 astronautes s'y étant succédés. Suite au début du conflit en Ukraine, le patron de Roscosmos Youri Borissov avait annoncé le retrait de la Russie de la station «après 2024» pour construire sa propre station baptisée Ross.