Russie

Pour les 77 ans du procès de Nuremberg, Lavrov ranime le combat contre la falsification historique

Au forum «Sans délai de prescription», consacré au 77e anniversaire du procès de Nuremberg, Sergueï Lavrov a rappelé le sort réservé à l'Ukraine par l'Allemagne nazie et établi des parallèles avec la situation géopolitique actuelle de Kiev.

Le ministre russe des Affaires étrangères s'adressait dans une vidéo aux participants du forum «Sans délai de prescription» qui s'ouvrait ce 24 octobre à Kaliningrad, à l'occasion du 77e anniversaire du verdict du tribunal de Nuremberg.

Sergueï Lavrov a souligné que «la lutte contre la falsification des conclusions de la Seconde Guerre mondiale et contre la diffusion d'une idéologie misanthropique» était «toujours une priorité de la diplomatie russe».

Une priorité défendue dans les instances internationales selon Lavrov, la Russie proposant chaque année à l'examen de l'Assemblée générale des Nations unies des projets visant à «combattre l'héroïsation du nazisme», le document de 2022 ayant été soutenu par 120 pays. Or, comme le nazisme qui ressurgit de nos jours sous des formes inattendues, le rôle attribué à l'Ukraine de Volodymyr Zelensky semble le même que pendant les années 1940. 

L'Ukraine, un «objet d'exploitation» d'hier et d'aujourd'hui

Le ministre a par ailleurs souligné que, pour la seule année de 1942, «environ 200 000 civils ont été torturés, fusillés ou empoisonnés rien qu’à Kiev». Il a établi un parallèle entre le rôle attribué à l'Ukraine du temps de la Seconde Guerre mondiale et celui qu'elle joue de nos jours.

Et Lavrov de citer les paroles d'Erich Koch (1896-1986) qui fut commissaire du Reich en Ukraine de 1941 à 1944. Dans une lettre datée de novembre 1942 et citée à Nuremberg, il s'était adressé aux dirigeants de la presse en ces termes : «L'Ukraine n'est pour nous qu'un objet d'exploitation, elle doit payer la guerre», ajoutant que «sa population doit être considérée comme un peuple de second ordre servant à atteindre les buts de guerre, quand bien même il faudrait le capturer au lasso». Selon le diplomate, «une ligne semblable» serait suivie par «l'Occident historique [...] prêt à contenir la Russie jusqu'au dernier Ukrainien».

Depuis le début du conflit en Ukraine, la guerre sur le champ de bataille se double d'une guerre des mémoires visant à réhabiliter certains pans de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Récemment, l'ovation au Parlement d'un vétéran nazi avait suscité une polémique entre Ottawa et Moscou. Le Comité d'enquête de la Fédération de Russie avait finalement annoncé le 20 octobre avoir inculpé par contumace Yaroslav Hunka pour «génocide» de civils sur le territoire ukrainien au cours de la Seconde Guerre mondiale.