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Crise en Ukraine : Radio France accuse RT France de «parti pris» mais élude ses réponses

Différentes émanations de Radio France se sont fait l'écho le 7 février du traitement par RT France de la crise internationale autour de l'Ukraine. L'objectivité d'RT France est mise en cause, même s'il est par ailleurs reconnu que, généralement, le traitement des sujets internationaux était «factuel et sans parti-pris». 
Contacté en amont par Radio France, RT France a apporté des réponses point par point, à chacune des questions qui lui étaient posées. Néanmoins, seule une petite partie des réponses a été reprise, rendant difficile une appréciation équilibrée et impartiale de cette couverture par RT France. 
Dans un souci de transparence, l'intégralité des réponses apportées sont donc publiées ici, afin que les lecteurs puissent avoir une vision plus honnête des arguments avancés... et de ce qu'il en a résulté.​

Radio France : Comment choisissez-vous vos experts et comment expliquer le manque de pluralité dans les opinions ? En effet, après une étude attentive, les chercheurs sollicités sont dans l'essentiel des interventions d'accord pour dire que malgré la présence de centaines de milliers de soldats russes mobilisés à la frontière ukrainienne, une intervention russe est à exclure.

RT France : D’abord, nous contestons totalement qu’il y ait un manque de pluralité des opinions. En fait, la diversité des opinions est ce que défend RT France.

Sur le sujet particulier de la probabilité d’une intervention russe, nous avons rendu compte de toutes les déclarations officielles allant dans le sens d’une possible intervention et les démentis côté russe.

Le choix des personnalités amenées à s’exprimer est fait le plus souvent pour leur expertise en politique internationale. Ils peuvent aussi le faire en tant que porte-parole d’un parti, d’un mouvement ou d’une sensibilité politique et ils se positionnent sur la question. De nombreux points de vue sur la situation en Ukraine ont été apportés à notre antenne ou dans les articles que nous publions. Le gouvernement, LREM et certains experts refusent de venir sur notre plateau pour en parler ou en débattre. Certains, quand nous les invitons, s’enorgueillissent publiquement de leur refus.

A titre d’exemples, pour Frédéric Encel, ce n’est pas Moscou qui peut choisir qui rentre ou pas dans l’OTAN. Alexandre del Valle a salué les initiatives françaises du Président Macron et souligné les désaccords qui existent en Europe. Dominique Trinquant a estimé que les demandes russes ne sont pas réalistes, doute de cette stratégie et ajoute que les manœuvres militaires russes auraient dû être déclarées. Un porte-parole de Valérie Pécresse a estimé que les Ukrainiens, s’ils sont agressés, vont se défendre, qu’il faut garantir l’intégrité de l’Ukraine et qu’il est hors de question de laisser la Russie l’envahir. D’autres critiquent la position américaine etc... M. Bernard-Henri Levy a récemment appelé à une intervention américaine sur Fox News et nous en avons parlé.

Radio France : Au sujet du reportage "Donbass, les voix des oubliés" publié fin 2021. Comment expliquez-vous que seuls les habitants du Donbass pro-russes sont interviewés ? Au sujet des Français interviewés, comment expliquer le manque de pluralisme dans l'expression des opinions ?

RT France : Le thème de ce court documentaire est précisément de donner la parole aux habitants les plus touchés par le conflit dans cette région et qui ont refusé de suivre Kiev. Ils sont, c’est indéniable, très nombreux dans cette région et peu entendus. C’est aussi cela que nous souhaitons apporter, des points de vue que l’on n’entend pas ou peu ailleurs.

Au-delà, vous aurez l’honnêteté d’admettre que, sur le service public, comme ailleurs, de courts sujets de ce type s’attachent à décrire une situation et un point de vue particulier. Vous avez-vous-même fait récemment un reportage à la frontière lithuanienne qui ne donnait la place qu’à un seul point de vue. Ce vendredi, une grande chaine d’information internationale française, France 24,a décrit la situation à Marioupol et a donné la parole à des habitants et responsables. Le pluralisme était totalement absent. Plus largement, certains plateaux d’émissions de décryptage et des reportages sont très homogènes, voir unilatéraux.

Radio France : Plus généralement, quelle est la ligne éditoriale adoptée par RT France pour couvrir le conflit ukrainien ?

RT France : La couverture de ce conflit, comme d’autres sujets, est avant tout dictée par l’évolution de la situation et par les déclarations et décisions des parties prenantes. C’est une crise qui est éminemment complexe et nous nous attachons à ne pas proposer une lecture manichéenne ou simpliste, ce qui est trop souvent le cas sur certains sujets parmi les médias mainstream en France et dans le monde occidental. On a pu voir par le passé que cela pouvait mener à de grandes catastrophes. Nous nous appliquons à donner des points de vue multiples et cela inclut bien sûr le point de vue russe, acteur important dans ce conflit.

Une dernière remarque, lorsque vous avez contacté RT France, vous nous demandiez de réagir à des conclusions que vous aviez déjà établies. Ce qui peut questionner. Nous vous répondons malgré tout.