Les journalistes de Libération comptent parmi les plus fidèles lecteurs de RT, et l’attention portée à nos articles par leur rédaction reflète plus largement l’intérêt croissant des nombreux lecteurs et bientôt spectateurs qui souhaitent s’informer autrement. Il arrive que, dans leur engouement, les journalistes de Libération fassent preuve d’un certain manque de discernement, voire de malhonnêteté : un article du quotidien publié le 23 novembre et intitulé «Les affabulations de RT sur l’immigration professionnelle» en fournit un parfait exemple.
Nous publiions en effet le 21 novembre dernier un article reprenant les conclusions d’un rapport de l’OCDE sur l’immigration du travail. Quarante-huit heures plus tard, Libération assurait avoir débusqué une «intox» dans notre article, pourtant essentiellement factuel – il ne faisait que présenter les grandes lignes du rapport de l’OCDE. Le titre de l’article de Libération a certes de quoi attirer ses abonnés (auxquels il est réservé), mais il leur réserve une amère déception. Pas d’intox, pas de «fake news», mais une belle exagération teintée de mauvaise foi de la part de son auteur.
Pour cette dernière, c’est surtout le titre de notre article qui poserait problème : «Selon l’OCDE, les immigrés qui viennent en France pour travailler sont minoritaires». Pourquoi ce titre pose-t-il problème ? Parce qu’il «sous-entend que la majorité des immigrés qui viendrait en France ne travailleraient pas». Or, jamais nous n’écrivons cela. La journaliste de Libération se contente en fait d’imaginer ce qu’elle présume être notre intention pour mieux démonter une affirmation… qu’elle a elle-même inventée.
Lire dans les esprits et attaquer ses confrères est une chose : lire un rapport de l’OCDE et faire du journalisme en est une autre. Voici les mots exacts par lesquels s’ouvre le résumé du rapport sur le recrutement des immigrés en France de l’OCDE (page 23) : «L’immigration de travail reste minoritaire dans les flux d’étrangers admis à s’installer durablement en France». Notre article ne dit pas autre chose.
Le procédé maladroit et malhonnête de Libération
Pourquoi la journaliste de Libération choisit-elle de faire reposer sa démonstration sur un sous-entendu fantasmé et non sur ce que nous écrivons réellement ? Peut-être parce qu’un fantasme permet de tirer des conclusions arrangeantes. Ainsi la journaliste en question ne se prive-t-elle pas de faire réagir Jean-Christophe Dumont, expert à l’OCDE, à une affirmation qui n’est pas la nôtre. Plus encore, elle croit déceler la marque du Front national dans une interprétation que nous ne faisons pas. Ce procédé maladroit ferait presque douter de l’honnêteté de l’article de Libération.
C’est précisément parce que l’honnêteté est une qualité journalistique à laquelle RT est particulièrement attachée que nous reconnaissons une erreur dans notre article : le chiffre de 4%, que nous évoquons comme étant celui du nombre d’immigrés dans la population totale, représente en fait le flux de l’immigration rapporté à la population totale. Le véritable chiffre est en fait de 9%.
Cette confusion, par ailleurs fréquente dans la presse, justifie des excuses auprès de nos lecteurs. Mais justifie-t-elle la mauvaise foi dont fait preuve Libération ? Le quotidien assure en effet que le chiffre «n’apparaît nulle-part» dans le rapport de l’OCDE. Cela est faux : le chiffre apparaît précisément dans le graphique 2.3 intitulé «Taux d’immigration de certains pays européens, désagrégé par catégorie d’immigration», à la page 83 de ce rapport.
Difficile de croire que Libération nous reproche un titre factuellement correct sur la base de l’interprétation personnelle d’une de ses journalistes. Difficile aussi de croire que Libération nous reproche d’adopter une rhétorique d’«extrême-droite»… tout en sous-estimant de 5% le nombre d’immigrés dans la population totale. Alors que nous reproche exactement Libération ?
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