La popularité du Premier ministre israélien a baissé aux Etats-Unis, estime Owen Alterman, chercheur de l'Institut d'études de sécurité nationale. D’après ses dires, à Washington, Netanyahou essaiera de la restaurer, surtout chez les démocrates.
Le président américain, Barack Obama, rencontrera le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, le 9 novembre à Washington. Ils devraient aborder les questions du soutien militaire américain à l’Etat hébreu après la conclusion de l’accord sur le programme nucléaire iranien, les questions palestinienne et syrienne, comme la situation au Moyen-Orient en général a confié Owen Alterman à RT.
RT : Outre le président américain, qui Benjamin Netanyahou rencontrera-t-il lors de sa visite à Washington ?
OWEN ALTERMAN (O.W.) : Je ne sais pas si Netanyahou entend s’entretenir avec des membres du Congrès mais ce qu’il entend faire, et ce qui est très intéressant, c’est d’intervenir devant deux think-tanks à Washington. L’un d’entre eux est un think-tank conservateur, l’autre est libéral. Nombreux sont ceux ici à interpréter ce fait comme un effort de Netanyahou d’améliorer ses relations avec les démocrates qui se sont détériorés en mars dernier. Cela lui donnera une marge de manœuvre pour le faire tout en rencontrant des gens dans le think tank conservateur qui sont, comme lui, opposés à l’accord [sur le nucléaire iranien].
#Netanyahou : un conseiller pas très diplomatique qui accusait #Obama d’antisémitisme https://t.co/07AGkzS9rgpic.twitter.com/ji44zh2HoO
— RT France (@RTenfrancais) 6 Novembre 2015
RT : Est-ce que Benjamin Netanyahou est aussi populaire qu’il l’était avant l’accord avec l’Iran ?
O.W. : Probablement pas. Certainement pas au sein des démocrates et c’est un défi pour lui. Je pense qu’il comprend qu’il doit faire quelque chose à ce sujet. Cette rencontre avec un think-tank libéral pourrait être l’une des réponses, mais je ne pense pas qu’il soit aussi populaire qu’il l’était avant l’accord. Peut-être que c’est le cas parmi les républicains, mais chez les démocrates, je pense qu’il y a eu une érosion, c’est du moins ce que montrent les sondages.
RT : Quelles sujets évoqueront Barack Obama et Benjamin Netanyahou ?
O.W. : L’une des questions clés sera celle de l’aide militaire américaine à Israël. L’été dernier, ils ont négocié la question d’une compensation, pour ainsi dire, versée par les Etats-Unis par rapport à l’accord sur le nucléaire iranien et au mécontentement qu’il a suscité en Israël mais aussi au fait que l’Iran puisse récupérer des fonds après le dégel de ses avoirs, ce qui modifierait la donne en termes de sécurité [dans la région]. Alors, Israël demandera plus d’armes et plus d’avions aux Etats-Unis et aura probablement gain de cause, du moins partiellement. Cela sera le premier sujet. Le deuxième sujet est la question palestinienne. Et le président a dit, comme les membres de l’administration, qu’il voulait entendre les idées de Netanyahou sur la façon d’aller de l’avant et de faire des progrès avec les Palestiniens, faisant pression sur Netanyahou pour qu’il fasse des propositions à Washington. Selon des informations parues dans la presse israélienne, c’est qu’il aurait dans sa besace et il devrait les présenter. Voilà les deux sujets principaux. Peut-être qu’ils parleront aussi de la Syrie et du Moyen-Orient en général. Mais, dans les faits, ils parleront de l’accord militaire et de la question palestinienne.
Que pourrait offrir Banjamin Netanyahou pour résoudre la question palestinienne ?
O.W. : La presse israélienne a rapporté que Netanyahou entendait offrir de supprimer des postes de contrôle et améliorer les mouvements et les accès pour les Palestiniens, tout en éliminant certaines restrictions dans les régions de Cisjordanie qui sont sous contrôle israélien, connues sous le nom de zone C. On verra donc si Netanyahou propose cela à Washington et si l’administration s’en satisfait. Netanyahou ne devrait pas proposer un gel de la construction des colonies, ce qui figure pourtant dans les priorités d’Obama depuis le début de son premier mandat. Cela ne devrait pas se produire, d’autres choses seront sur la table et la question sera de savoir si Obama et son administration jugeront que c’est suffisant.
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