Malgré les nouvelles injonctions et menaces du ministre de la santé pour gérer l’épidémie de COVID, je me suis surpris à rêver.
J’ai fait un rêve : que les vols directs et indirects en provenance de la Chine aient été interdits à temps pour ne pas laisser diffuser le coronavirus en Europe
J’ai fait un rêve : que le gouvernement se souvienne de la définition de la santé comme un état de complet bien-être physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie.
J’ai fait un rêve : que le chef d’Etat s’entoure d’experts réellement compétents dans les épidémies à virus respiratoires et en évaluation des mesures de santé publique
J’ai fait un rêve : que la puissance publique privilégie la confiance de la population.
J’ai fait un rêve : que les transports en commun, écoles et université ferment trois semaines pendant la phase de flambée épidémique, puis immédiatement rouvrent quand bien même le virus circule encore.
J’ai fait un rêve : que les patients vont chez leur médecin au premier symptôme.
J’ai fait un rêve : que les médecins traitent leurs patients avec tous les médicaments disponibles, usant librement de leur liberté de prescription sous leurs propres responsabilités d’hommes de l’art.
J’ai fait un rêve : que des oxymètres de pouls sont distribués à chaque famille et qu’une prescription médicale d’oxygénothérapie précoce à domicile soit systématique au moindre début d’hypoxie.
J’ai fait un rêve : que chaque événement épidémique soit une opportunité de renforcer le système de santé et l’hôpital.
J’ai fait un rêve : d’aller boire un verre sans avoir à justifier de ma santé auprès du garçon de café
J’ai fait un rêve : qu’aucun enfant ne se suicide parce qu’on l’a empêché de sortir.
J’ai fait un rêve : qu’aucun de nos ainés ne puisse quitter notre monde sans être entouré de ses proches.
J’ai fait un rêve : d’aller boire un verre sans avoir à justifier de ma santé auprès du garçon de café.
J’ai fait un rêve : que les nouveaux vaccins et traitements soient prescrits par les médecins en fonction des situations individuelles.
J’ai fait un rêve : qu’on connaisse pour chaque département l’évolution du nombre de personnes contaminées symptomatiques (morbidité), du nombre personnes décédées à cause du Covid (mortalité) et du nombre de personnes immunisées naturellement (séroprévalence).
J’ai fait un rêve : que les politiques s’abstiennent de faire de la médecine
J’ai fait un rêve : que les politiques s’abstiennent de faire de la médecine.
J’ai fait un rêve : que les médecins se contentent de parler aux médias de ce qu’ils connaissent, soit que les réanimateurs parlent de réanimation, les urgentistes parlent de soins urgents, les néphrologues parlent de reins, les urologues parlent de prostates et que les généralistes parlent de ce qui se passe au sein de leurs cabinets.
J’ai fait un rêve : que chacun soit considéré avec respect quel que soit son statut de santé ou vaccinal, et que les non-vaccinés ne soient pas considérés comme des empoisonneurs.
J’ai fait un rêve : que les jeunes enfants ne considèrent pas l’autre comme une menace mais comme une promesse.
Le réveil n'en est que plus brutal. Le ministre de la santé, trop jeune pour la fonction et trop ignorant en santé publique, persiste par sa morgue à convaincre ceux qui l’écoutent encore que l’épidémie se pilote comme un avion à grands coups de manche à balai de mesures coercitives dont l’impact néfaste sur la santé de la population demeure plus important que celui du virus.
Ayant coutume d’afficher une traduction simultanée en langue des signes afin d’être certain que les sourds-muets ne ratent pas un seul mot de son discours infantilisant, le ministre de la santé semble se conforter avec jouissance du soutien résigné d’une majeure partie de la population assommée par sa communication anxiogène.
Il n’est toutefois pas certain que l’état de sidération de cette majorité flottante soit suffisant pour que celle-ci se taise jusqu’aux prochaines élections présidentielles. Les troubles actuels dans les départements d’Outre-mer en sont la meilleure démonstration.
Ariel Beresniak