Député Christian Hutin : «J'ai décidé d'aller voir moi-même ce qui se passe en Syrie»

Député Christian Hutin : «J'ai décidé d'aller voir moi-même ce qui se passe en Syrie»© Hosam Katan Source: Reuters
La Syrie est plongée dans une guerre depuis 4 ans.
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Trois députés de la majorité ont annoncé se rendre en Syrie prochainement. Gérard Bapt, Jérome Lambert et Christian Hutin devraient rencontrer des responsables du parti Baas ainsi que des représentants de la communauté des chrétiens d'Orient.

RT France: Pourquoi vous rendre en Syrie?

Christian Hutin (C.H.): Il y a plusieurs raisons à cela. La première est que je suis député de Dunkerque. Les migrants qui veulent se rendre en Angleterre étaient plutôt situés à Calais. Désormais, ils arrivent aussi à Dunkerque. Ces migrants viennent en partie de Syrie. C'est donc un sujet qui touche mes citoyens et ma circonscription. Certains disent à propos de la guerre en Syrie, que celle-ci a une cause et qu'il faut déjà combattre cette cause. Tout cela est bien beau. Mais quand on fait des débats à l'assemblée nationale sans vote comme cela a été le cas récemment sur la situation en Syrie, je considère qu'un débat sans vote, ce n'est pas terrible. Mais un débat sans voir, c'est encore pire...J'ai donc décidé d'aller voir moi-même.

RT France: Qu'appelez-vous «modéré»?

C.H.: On peut espérer que dans le parti Baas il y a encore des gens qui ne sont pas encore empreint de dictature à un point absolu. C'est ce que j'espère trouver là-bas.

RT France: Avez-vous déjà des contacts avec ces membres du parti Bass dont vous parlez?

Non aucun. J'y vais en tant que parlementaire français, avec un certain nombre d'idées. Je suis chevènementiste et ces idées sont celles de mon mouvement qui est attaché à la politique arabe de la France. 

Il faut faire quelque chose avec les gens qui sont en place sinon cela va se terminer de manière catastrophique

RT France: Quelle est-elle cette politique? Quel message souhaitez-vous faire passer?

C.H.: Je pense que rien ne peut se faire sans avoir un minimum d'appui sur les forces existantes. D'abord, la Russie, qui est un élément indispensable. Et l'Iran qui est aussi un élément essentiel. Je rentre dans l'idée qu'il faut faire quelque chose avec les gens qui sont en place sinon cela va se terminer de manière catastrophique.

RT France: Qui d'autres allez-vous rencontrer?

C.H.: Mon collègue député Gérard Bapt organise ce voyage. Il connaît bien la Syrie. Notre idée est d'abord de partir dans un but humanitaire. Nous souhaitons aussi montrer notre soutien à la population car elle est dans une situation absolument terrible. Puis nous essaierons de rencontrer un certain nombre de responsables politiques modérés qui pourraient un jour se mettre autour de la table pour essayer de trouver une solution. Sera-t-il un jour nécessaire d'exfiltrer Bachar el-Assad pour trouver un nouveau régime syrien, ce qui est envisageable, cela fait partie des possibilités. 

RT France: Allez-vous rencontrer des représentants des Chrétiens d'Orient?

Oui absolument. Nous ne souhaitons évidemment pas trop communiqué sur notre itinéraire pour des questions de sécurité mais nous allons rencontrer un village arménien. L'un des buts de ce voyage est d'apporter notre soutien à ces gens qui ont beaucoup souffert. Nous sommes très attentifs à leur sort.

RT France: Vous disiez vouloir faire ce voyage pour «voir», pensez-vous que les députés soient mal renseignés sur la situation de la Syrie?

C.H.: On n'est pas vraiment renseignés, tout simplement. Un débat sans vote est quelque chose de particulier. Le Parlement anglais a par exemple de liberté pour définir des possibilités d'actions de guerre, ce qui n'est pas le cas en France. Je considère qu'en tant que député de la République, je dois avoir à me prononcer sur ces sujets. Et puis historiquement, le Liban mais aussi la Syrie étaient sous mandat français. On a une histoire commune qui n'est pas négligeable. Saint-Just et Danton en 1791 allaient aussi au front pour voir ce qui se passait. Nous ne sommes évidemment pas des héros, mais il y a beaucoup de gens qui parlent de ce sujet, mais il y a peu de gens qui y vont. 

En savoir plus: Jacques Myard, «Pour trouver une solution, il faudra prendre en compte le régime de Bachar al-Assad»

RT France: Ne craignez-vous pas que ce voyage vous attire la même condamnation médiatique et politique que le précédent voyage d'une délégation parlementaire française en février dernier?

C.H.: Nous ne partons pas avec les mêmes personnes d'abord. Nous sommes trois députés de gauche, trois députés républicains. Ensuite, il y a eu une évolution de la politique française: le président Hollande a annoncé quelques frappes. Laurent Fabius a également annoncé clairement qu'il fallait trouver à l'intérieur du parti Baas des personnes qui pourraient se mettre autour de la table et travailler ensemble. Enfin, il y a la Russie qui entre dans le jeu. L'Iran également qui revient dans le concert des Nations avec un certain nombre d'accords sur le nucléaire. Il a des possibilités de combattre la barbarie de Daesh, avec des gens différentes certes, mais qui peuvent peut être tenir la route. 

RT France: Le Quai d'Orsay vous a-t-il communiqué des instructions particulières?

C.H.: Je n'ai pas de contacts avec le Quai d'Orsay. Seul Gérard Bapt en a.

En savoir plus: Gérard Bapt: « Les progrès de Daesh montrent qu'on ne peut pas continuer sur la même doctrine»

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