La visite surprise le 11 décembre 2017 de Vladimir Poutine en Syrie, faisant un détour sur le chemin du Caire, confirme le rôle central de la Russie dans la résolution du conflit syrien. «Il y a toute la dimension politique» dans cette rencontre, estime Emmanuel Dupuy, président de l'IPSE (Institut prospective et sécurité en Europe). interrogé par RT France. Ce spécialiste des questions de sécurité européenne et de relations internationales rappelle que les pourparlers de paix de Genève, jusque-là au point mort, avaient été relancés, en parallèle de ceux d'Astana.
Ce 12 décembre, Lakhdar Brahimi, médiateur de l'ONU pour la Syrie qui avait démissionné en mai 2014 face au blocage des négociations de paix, a ainsi fait part de son optimisme : «Je pense que nous sommes dorénavant beaucoup plus proches d'une prise de conscience qu'il n'y a effectivement aucune solution militaire. L'espoir est là [...] Il semble que l'unité de la Syrie puisse être préservée si les gens commencent vraiment à travailler à une solution politique.»
«Les négociations de Genève, sous l'égide des Nations unies ont du mal à trouver une issue positive», rappelle toutefois le spécialiste, notant que la visite de Vladimir Poutine intervenait en amorce de la prochaine session négociations à Astana entre le gouvernement syrien et l'opposition, sous l'égide de la Turquie, de l'Iran et de la Russie, prévue selon le Kazakhstan les 21 et 22 décembre. «Ces rounds de négociations [d'Astana] vont sans doute aboutir plus rapidement à un objectif qui est celui de la réconciliation», juge-t-il encore.