Philippe de Villiers : «Pour l’islam, la France n’est qu’une portion de la terre à conquérir»

Dans un entretien exclusif à RT France, l’homme politique Philippe de Villiers a commenté la récente initiative de transformer les églises désaffectées en mosquées, qui a provoqué un vaste débat public en France.

«L’islam cherche à s’étendre davantage en France», a estimé l’homme politique, fondateur et président du Mouvement pour la France, en expliquant à RT France pourquoi il avait décidé de signer une lettre ouverte contre l’idée d’utiliser les églises vides pour le compte du culte musulman.

A ses yeux, la raison la plus importante de s’opposer à cette initiative, c’est le danger que posent les mouvements extrémistes qui utilisent l’islam. «Les mosquées sont en train de devenir, sous l’influence des salafistes, des endroits incontrôlés en France où, bien souvent, on prêche l’islam terroriste, où on prépare le djihad», a fait remarquer le politicien français, en se prononçant résolument contre la multiplication de ses endroits qui participent au rejet du passé chrétien de la France, ce qui, toujours selon lui, est tout à fait conforme aux buts de l’islam.

«Aujourd’hui, le monde, pour l’islam, est divisé en deux parts : la partie déjà conquise et la partie qui reste à conquérir. Lorsque monsieur Boubakeur préconise de transformer les églises en mosquées, c’est pour provoquer les chrétiens et créer des incidents qui permettront à l’islam de contribuer à la déstabilisation progressive de l’Europe», a tranché de Villiers.

Cette prise de position radicale fait suite à une idée exprimée en juin dernier par Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris, d’utiliser les églises désaffectées pour permettre à davantage de musulmans de pratiquer leur culte.

«Nous avons 2 200 mosquées. Il en faut le double d'ici deux ans», avait alors estimé Dalil Boubakeur, en soulignant que pour les «7 millions de musulmans» de France, les mosquées actuelles «ne suffisent pas».

Cette initiative a provoqué de violentes réactions auprès de certains acteurs importants de la vie politique et culturelle française, dont celles du président du parti «Les républicains» Nicolas Sarkozy, de l’essayiste Eric Zemmour et notamment de Philippe de Villiers, qui ont rejoint l’appel de l’écrivain Denis Tillinac, «offensé» par cette «provocation».

La suggestion du monsieur Boubakeur a également provoqué un débat violent au sein de l’opinion publique, des milliers de personnes adhérant à la lettre de Denis Tillinac, répondant à l’appel lancé par la magazine Valeurs actuelles, qui a servi de tribune à l’écrivain qui y a publié sa lettre. Selon un sondage opéré par la publication, 67% des Français sont opposés à l’idée d’une telle transformation, une tonalité qui a été reprise dans de nombreuses réactions sur Twitter.

D’autres utilisateurs ont noté qu’ils existait des dizaines, selon les estimations les plus modestes, d’églises chrétiennes désaffectées en France, qui pourraient aider à lutter contre la pénurie de mosquées.

Mais face au risque de réenflammer l’opinion sur la question de l’islam en France, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Anouar Kbibech a déclaré ce mercredi à Metronews que «le sujet était clos», assurant que cette idée ne verrait pas le jour.

«Le CFCM avait indiqué que la mise à disposition d'églises pour les fidèles musulmans, si elle peut arriver ponctuellement à tel ou tel endroit, s'inscrit dans le cadre d'un geste fraternel, mais ce n'est pas une solution», a expliqué le responsable.