Seulement 10% des prêts ont atteint le peuple grec, le reste a été utilisé pour rembourser la dette aux banques européennes. Maintenant c’est à elles de rembourser les dettes grecques, estime Tim Jones, économiste à Jubilee Debt Campaign.
Plus de 90% des prêts du FMI et de l’UE ont été utilisés pour rembourser les banques et autres institutions financières, a confié Tim Jones. Cela signifie que cet argent est allé directement aux banques allemandes, françaises et britanniques qui évitent pour l’instant la responsabilité de cette crise. L’économiste suppose que la dette grecque doit être annulée et l’argent doit être récupéré des institutions financières qui en profitent ; les banques, les fonds spéculatifs et autres sociétés.
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Si la Grèce accepte l’accord avec les créanciers, les mesures d’austérité des cinq dernières années continueront et la crise ne terminera jamais. En attendant, la situation économique grecque est déplorable, Tim Jones rappelle que 25% de la population est au chômage, un tiers est tombé dans la pauvreté.
L’économiste explique aussi pourquoi l’UE et les Etats-Unis poussent la Grèce à accepter le système de renflouement : ils veulent continuer à ce que l’argent continue de rentrer dans les caisses des banques et fonds de pensions allemands, britanniques, français qui ont joué et spéculé sur la Grèce. «C’est le peuple grec qui souffre pour sauver des institutions financières qui sont logées en dehors du pays», fait remarquer l’expert. Une telle situation est déjà arrivée à plusieurs reprises à des pays en voie de développement, rappelle Tim Jones. «Si vous prêtez de l’argent, vous êtes aussi responsable. Si quelque chose va mal, vous devez accepter cette responsabilité», met en garde l’économiste.
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Tim Jones se prononce pour le Grexit. Il voit des avantages non seulement pour la Grèce, mais aussi pour le reste de l’Europe qui «rétablira sa stabilité». Il donne l’exemple de l’Argentine qui a annoncé un défaut en 2002 et son économie a commencé à se redresser seulement six mois plus tard.
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