Autriche : «La défaite de Norbert Hofer ne mettra pas fin à la tendance antisystème en Europe»

L'intense campagne de dénigrement dirigée envers Norbert Hofer aura porté ses fruits, mais la défaite du candidat du Parti de la liberté (FPÖ) ne signifiera pas la fin de l'identitarisme, estime le membre du mouvement identitaire Alexander Markovics.

RT : Les partisans de Norbert Hofer accusent les médias traditionnels d'avoir lancé une campagne de dénigrement contre leur candidat. Ont-ils raison ?

Alexander Markovics (A. M.) : Oui, c’est une accusation juste, car il y a eu une immense campagne de dénigrement contre Norbert Hofer. A plusieurs reprises on l’a insulté [en le traitant de] nazi, ce qu’il n’est clairement pas. Il a également été attaqué par des survivants de l'Holocauste qui ont dit que, si Norbert Hofer était élu, cela leur rappelerait le passé nazi ou des choses de ce genre.

Il y a encore un immense mécontentement en Europe lié à l’establishment

Une immense campagne de dénigrement continue donc en Autriche, sponsorisée, entre autres, par l’ainsi nommé «swamp» [l’establishment autrichien] et quelques oligarques financiers, tels que, par exemple, Hanz-Peter Haselsteiner, qui a financé la campagne d’Alexander Van der Bellen avec des centaines de milliers d’euros et qui a toujours essayé de faire passer l’idée que si Norbert Hofer gagnait les élections présidentielles, l’Autriche retournerait à ses heures sombres, dans la barbarie ou le fascisme. Et oui, d'une certaine manière, cette image a fonctionné.

RT : Pensez-vous que la défaite de Norbert Hofer mettra fin à ce qui semble être une tendance nouvelle anti-establishment en Europe ?

A. M. : Non, je ne crois pas que la défaite de Norbert Hofer mettra fin à cette tendance, car il y a encore un immense mécontentement en Europe lié à l’establishment, avec l’ainsi-nommé «swamp», avec les oligarques financiers et les politiques d’islamisation et de multiculturalisme. Du coup, cela ne constituerait qu’un petit arrêt et le «train de Trump», si vous voulez, ou bien le train de populisme de la droite et de l’identitarisme se remettra en route après ces élections. Nous avons aussi le référendum en Italie et les élections en France en 2017 où Marine Le Pen a des chances réelles de gagner. Je ne pense donc pas que ce soit la fin [de la tendance].

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