Victoire de François Fillon : et maintenant, que vont devenir les militants sarkozystes?

Connus pour leur loyauté chevronnée, les militants de Nicolas Sarkozy sont désormais orphelins. Entre désir de rassemblement et volonté de promouvoir son héritage, Antoine Sillani, délégué national des Jeunes Républicains explique leur état d'esprit.

RT France : Maintenant que les primaires sont terminées, dans quel état d'esprit se trouvent les militants et membres républicains pro-Sarkozy?

Antoine Sillani (A. S.) : On est serein car on sait qu'il y a une véritable volonté de rassemblement de la part de François Fillon. Il a été très honnête face à Nicolas Sarkozy lors des débats, il a rappelé le travail qu'il ont effectué à deux entre 2007 et 2012. On a totalement confiance en François Fillon pour rassembler notre famille politique.

Même si bien sûr, il y a eu un premier sentiment de déception au soir du premier tour. J'étais le premier déçu, on l'était tous. Mais la majorité des militants de Nicolas Sarkozy sont allés voter pour François Fillon au second tour, car nous sommes tous convaincus qu'il cherchera l'apaisement. 

Il n'y a aucune vague de départs de militants républicains vers le Front National et encore moins des pro-Sarkozy

RT France : Son élimination dès le premier tour a été vécue comme un drame par certains partisans. C'est en quelque sorte la fin d'une époque pour le parti. Avez-vous noté des départs?

A. S. : Évidemment, il y a eu quelques départs, comme toujours. Certains militants sont extrêmement tristes et déçus et ont fait le choix de quitter le mouvement. Cela reste une très petite minorité de gens. La grande majorité des sarkozystes sont des amoureux de leur pays, de leurs territoires et de leurs communes et continueront  à faire de la politique ou à soutenir le parti pour les présidentielles.

RT France : Sur les réseaux sociaux, des internautes ont annoncé leur velléité de quitter les Républicains pour le Front national. Est-ce un phénomène réel?

A. S. : Ce n'est pas parce qu'il y a quelques comptes twitter qui en parlent que c'est une réalité. Il n'y a aucune vague de départs de militants républicains vers le Front National et encore moins des pro-Sarkozy, je peux vous l'assurer ! Il suffit d'écouter les propos de Nicolas Sarkozy qui a toujours dit non aux extrêmes et, nous, militants nous sommes toujours dans le même état d'esprit. Si les quelques utilisateurs twitter, qui en ont parlé, le font vraiment, ils ne représentent qu'une toute petite minorité.

Il n'y a pas et n'y aura pas de plan ou de mouvement pour le retour de Nicolas Sarkozy

RT France : L'un des axes de campagne du camp Juppé la semaine dernière était de dire aux électeurs que voter pour François Fillon c'était voter pour la réunion du tandem qu'ils formaient à l'Elysée... Espérez-vous voir Nicolas Sarkozy revenir en politique aux coté de François Fillon s'il est élu président?

A. S. : Je ne pense pas que cela soit dans les plans de Nicolas Sarkozy de revenir au gouvernement ou à tout autre rôle officiel auprès de François Fillon. Une position de conseil pourrait être une bonne chose, mais c'est à eux d'en décider. Il a été clair, il arrête la politique définitivement. Sa sortie était d'ailleurs très digne et respectueuse de tous. Nicolas Sarkozy a agi avant tout en homme d'état et en pensant à la France. Même du côté des militants, il n'y a pas et n'y aura pas de plan ou de mouvement autour de son retour. Il a été très clair la-dessus. Nicolas Sarkozy respecte la démocratie et le choix des urnes. Mais je vous avoue qu'il va beaucoup manquer à la France et que ce serait formidable qu'il nous conseille ou nous accompagne durant l'élection présidentielle.

RT France : Laurent Wauquiez pourrait prochainement céder s aplace de président du parti à un proche de François Fillon, des cadres du parti devraient également être remplacé. Y aura-t-il toujours une place pour les mouvements jeunes et militants proches de Nicolas Sarkozy sous l'ère Fillon?

A. S. : Bien sûr ! Les Jeunes républicains ont d'ailleurs fait un communiqué hier pour assurer tout leur soutien à François Fillon. Et évidemment, les nombreuses personnes qui soutenaient Nicolas Sarkozy au sein du parti auront toute leur place dans le mouvement comme tous les autres militants. Maintenant les primaires sont terminées, ce n'est plus l'heure de remercier les soutiens mais celle de se rassembler pour battre le Front national et le Parti socialiste.

Sans Nicolas Sarkozy, nous n'aurions sans doute plus de parti, et nous n'aurions pas eu de primaires

RT France : Quel héritage Nicolas Sarkozy va-t-il laisser à votre famille politique?

Il a déjà mis en place une méthode de gouvernance. On appelait Nicolas Sarkozy le président hyperactif et aujourd'hui tout le monde est sur la même ligne : il faut un président fort qui ose dire et faire les choses. Il a laissé cette trace en France d'un vrai leader et chef qui gouverne. C'est désormais ancré à droite et c'est lui qui nous l'a inculqué. Il ne faut pas oublier non plus que c'est grâce à lui que nous avons un parti politique uni aujourd'hui, ce qui a permis la réussite des primaires. Le parti était au bord de l'implosion en 2012 et 2013. Sans lui, nous n'aurions sans doute plus de parti, donc donc pas de primaires et plusieurs candidats pour représenter la droite à la présidentielle. C'est tout de même un héritage important et essentiel pour notre famille politique.

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