Président de la Croix-Rouge à RT : «On est plus en sécurité en étant soldat que civil»

Président de la Croix-Rouge à RT : «On est plus en sécurité en étant soldat que civil»© Denis Balibouse Source: Reuters
Président de la Croix-Rouge Peter Maurer
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Dans les conflits modernes, les civils sont devenus les «premières victimes», affirme le président de la Croix-Rouge Peter Maurer, en commentant la situation au Moyen-Orient.

Etant donné que différents groupes sont impliqués dans la «guerre hybride» à Mossoul, en Irak, des organisations comme la Croix-Rouge se retrouvent incapables de fournir l'indispensable aide à la population.

«Plus il y a d'acteurs sur le champ de bataille, plus nous avons de groupes armés à affronter, plus il est difficile de négocier l’espace humanitaire», explique à RT le Président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Peter Maurer.

L’opération pour reprendre Mossoul, bastion irakien de Daesh, a été lancée il y a plus d’un mois. L'alliance composée de 100 000 soldats comprend des membres de l'armée irakienne, des milices des Peshmergas kurdes, des milices chiites soutenues par l'Irak, des forces expéditionnaires turques et des troupes occidentales d'opérations spéciales assurant le ciblage des frappes de la coalition dirigée par les Etats-Unis et conseillant les forces locales.

Si les acteurs ne sont pas «structurés», il est plus compliqué de faire acheminer de l’aide au peuple souffrant dans la région

Les parties impliquées dans l’opération sont diverses et pas nécessairement en très bon termes les unes avec les autres.

Selon Peter Maurer, si les acteurs ne sont  pas «structurés», il est plus compliqué de faire acheminer de l’aide au peuple souffrant dans la région. «Cela représente un obstacle pour nos effectifs, cela rend notre vie plus compliquée, mais c’est la réalité à laquelle nous sommes confrontés aujourd'hui», explique-t-il.

Une telle situation ne fait que contribuer aux souffrances de la population civile en Irak et Syrie, souligne le Président de la Croix-Rouge, ajoutant que la «population civile [était devenue] la première victime» des conflits.

Les civils sont pris en otage des désaccords entre les parties qui n'arrivent pas à laisser les organisations humanitaires comme le CICR faire leur travail

«Il est regrettable que, dans de nombreux conflits, nous voyions que des civils sont pris en otage par les désaccords entre les parties [qui n'arrivent pas] à laisser les organisations humanitaires comme le CICR faire leur travail», a déclaré Peter Maurer, ajoutant : «Nous n’avons pas une coopération suffisante et un engagement suffisant de la part de ceux qui ont une influence sur toutes les parties pour les pousser à mieux coopérer avec les acteurs humanitaires.»

Même si l'offensive n'a pas encore touché Mossoul, l'opération a déjà pris un lourd tribut à la population civile et aux alentours de la ville, devenus un champ de bataille. Dès le début de l'opération, des milliers des civils ont fui pour sauver leurs vies, et, selon plusieurs organisations, le pire des scénarios serait de voir plus d'un million de personnes quitter Mossoul lors des hostilités.

A Alep, en Syrie, malgré les efforts des armées russe et syrienne pour assurer des couloirs humanitaires pour les civils en vue de leur permettre de quitter les zones contrôlées par les djihadistes, les habitants sont incapables de partir, car les militants perturbent vicieusement ces tentatives, selon le ministère russe de la Défense.

«Les conflits actuels se déplacent vers les zones urbaines, les villes où les civils sont beaucoup plus exposés aux effets des explosifs, des bombardements d’artillerie,» a déclaré le chef du CICR, ajoutant qu'il y avait beaucoup à faire pour minimiser l’impact de cette guerre.

C’est une absurdité des conflits contemporains : les civils soient devenus les premières victimes

Les organisations humanitaires comme la Croix-Rouge ont appelé à plusieurs reprises les forces assaillantes à éviter de cibler les infrastructures civiles et à essayer de réduire au maximum les pertes civiles. Néanmoins, il a été signalé que, dans les quartiers attaqués à l’est de Mossoul, les habitants étaient tués par les deux camps et ne sont souvent pas sûrs duquel il leur faut avoir le plus peur : Daesh n’hésite pas à attaquer au hasard les zones résidentielles et les personnes tentant de s’enfuir, tandis que les avions de la coalition et l’artillerie de l’armée irakienne frappent les civils par erreur en visant des terroristes. En Syrie, les terroristes et les rebelles ont lancé de nombreuses attaques contre les zones contrôlées par le gouvernement où vivent des civils.

Selon Peter Maurer, le paradoxe malheureux de la guerre moderne est qu'on est plus en sécurité en étant soldat qu'en étant civil, lorsque les batailles s'approchent des zones urbaines.

«C’est une absurdité des conflits contemporains : les civils sont devenus les premières victimes, et la position la plus sûre dans le conflit aujourd'hui est d’être un soldat. Cette équation doit changer,» a-t-il dit à RT. C'est devenu l’un des plus grands défis de s’assurer que toutes les parties au conflit respectent les principes du droit international humanitaire, a-t-il ajouté, appelant une fois de plus à «faire une différence entre les civils et les militaires». 

Lire aussi : Les Etats-Unis ne libèrent pas Raqqa… Ils protègent leurs alliés djihadistes en Syrie

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

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