Les soldats belges s'opposent aux coupes budgétaires, mais malgré quelques «altercations» les manifestations restent pacifiques, explique le président du syndicat SLFP Defense Edwin Lauwereins.
RT : Pourquoi pensez-vous que le gouvernement insiste sur les réductions de dépenses militaires tout en maintenant un niveau de sécurité élevé ?
Edwin Lauwereins (E. L.) : En ce qui concerne le niveau de sécurité élevé, c’est une décision des politiciens. Les policiers sont sensés suivre les ordres, mais au cours des 30 dernières années les investissements dans l’armée belge ont été réduits et ces réductions budgétaires affectent toujours aujourd'hui le ministère de la Défense. Le gouvernement a de gros soucis concernant les investissements majeurs dans le matériel militaire, mais il a également du mal à rendre l’armée plus jeune et opérationnelle.
RT : Avez-vous suffisamment de soutien public ?
E. L. : Oui,nous sommes soutenus par la population, car, au cours des deux années précédentes, nous avons montré que nous étions prêts à la protéger, non seulement dans notre pays, mais aussi à l’étranger. L’opinion publique est donc en notre faveur. Tout le monde devrait travailler un peu plus longtemps, nous en sommes également conscients, mais sommes contre la façon dont on le propose en ce moment : c’est trop brutal, trop rapide. Nous souhaitons une transition en douceur et avec respect pour nos militaires, car ils ont un métier très spécifique.
La police et les militaires coopèrent très bien, à Bruxelles comme dans d’autres villes
RT : L’austérité fait partie de la réalité dans de nombreuses régions d’Europe – pourquoi l'armée serait-elle exclue des coupes budgétaires ?
E. L. : Je ne parle pas de son exclusion, je parle d’une transition en douceur pour ceux à qui on avait promis une retraite en toute beauté à l’âge de 56 ans. Ils ont commencé leur carrière militaire il y a 25-30 ans, et la promesse morale que l’Etat avait faite est maintenant brisée. C’est la raison pour laquelle les militaires sont tellement déçus aujourd’hui et pour laquelle nous sommes allés manifester ; pour montrer aux politiciens qu’ils ont pris une très mauvaise décision.
En ce qui concerne les émeutes évoquées sur votre site, ce n’était qu’une petite altercation entre des militaires fortement en colère et la police, qui faisait son travail. Il faut noter que la police et les militaires coopèrent très bien à Bruxelles, comme dans d’autres villes. Il y a eu une manifestation, et la police a fait son travail, mais il n’y a pas eu de véritables émeutes.
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