Michel Jeremiasz, porte-drapeau de l'équipe de France paralympique des prochains Jeux paralympique de Rio, critique l'exclusion collective de l'équipe russe, qui touche aussi de nombreux athlètes propres.
«Je n’ai pas un avis juridique mais plutôt un regard philosophique sur la question, celui d'un athlète», explique le champion paralympique français en commentant la décision du Tribunal arbitral du sport d'exclure tous les athlètes russes des Jeux.
Michel Jeremiasz reconnaît que le problème du dopage existe dans plusieurs pays, même si le rapport McLaren a ciblé uniquement la Russie. Pour lui, le Comité international paralympique a décidé de frapper un grand coup pour lutter contre le problème du dopage.
Je sais ce qu’est un sacrifice au quotidien pour être sportif de haut niveau et se qualifier pour les Jeux paralympiques
«A titre personnel, je ne suis pas un grand fan de la punition collective», explique-t-il. «Parmi tous les athlètes russes bannis des Jeux paralympiques, il y a des athlètes propres qui ne sont que les victimes d'un mauvais système». Le fait qu'on empêche de participer aux Jeux des athlètes propres est «dur et c’est triste» : «Je sais ce qu’est un sacrifice au quotidien pour être sportif de haut niveau et se qualifier pour les Jeux paralympiques», ajoute l'athlète qui se dit solidaire avec ceux qui ont respecté les règles universelles du fair play au quotidien.
«Des rêves qui s’envolent en une seconde, c’est très dur, déplore le sportif. J’ai un soutien inconditionnel pour ces athlètes propres.»
Pour ce qui est des raisons de l'exclusion de l’intégralité de l’équipe paralympique russe alors que ce n'a pas été le cas pour l'équipe olympique, l'athlète ne peut qu’émettre des hypothèses quant à la puissance limitée du Comité paralympique russe.
Cependant, Michel Jeremiasz ne croît pas que la décision du Tribunal est un message qu’on envoie aux handicapés : «Je suis contre ces jeux sur les questions des "pauvres handicapés" qui sont bannis, alors que les valides n’ont pas été bannis», martèle le sportif.
Il faut recourir à tous les moyens possibles pour protéger ses droits, c’est ce que moi j’aurais fait
Pour lui, le message qui est envoyé et qui est peut-être trop fort, ou injuste pour certaines personnes, témoigne d'une volonté manifeste du Comité international paralympique de lutter de manière extrêmement rigoureuse contre le dopage et la tricherie. «Ma règle c’est ça : tant qu’on n’a pas prouvé que tu es coupable, tu es innocent», explique le sportif. «Il faut recourir à tous les moyens possibles pour protéger ses droits, c’est ce que moi j’aurais fait.»
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