Sans surprise, selon les chiffres publiés le 25 septembre par l’INSEE, la dette française atteint 3 400 milliards d’euros au deuxième trimestre 2025, soit 115,6 % du PIB. C’est un nouveau record, après celui du trimestre précédent, et une augmentation vertigineuse de 3,6 % en un an. Mais il n’y a pas que la dette, et il n’y a pas que la France. C’est l’ensemble de l’économie européenne qui est à la peine.
Le meilleur indicateur, plus que celui de la dette, reste bien entendu la croissance. Et ce n’est pas brillant. Le moteur de l’économie européenne, l’Allemagne, est en récession depuis quasiment trois ans avec -0,2 % au dernier trimestre 2024. Mais elle n’est pas la seule, puisque c’est aussi le cas de l’Autriche (-0,9 %) et de la Lettonie (-0,4 %). L’Italie semble également rejoindre le club, avec un PIB en recul de 0,1 % au deuxième trimestre 2025, une première.
Sur l’ensemble de la zone, les prévisions de la Commission européenne tablent sur une croissance de 1,1 % en 2025, quand la moyenne mondiale, pourtant déjà faible, est estimée à 3 % par le FMI.
Pour comparaison, la croissance russe était de 4 % en 2024 et son ralentissement en 2025 (1,5 % en prévision) s’explique par… un trop grand dynamisme, amenant un manque de main-d’œuvre.
En parallèle, à l’inverse, le taux de chômage atteint 10,4 % en juillet 2025 en Espagne, et beaucoup plus inquiétant, car historiquement élevé pour ces pays, 9,5 % en Finlande et 8,7 % en Suède (contre 6 % environ en 2022 pour les deux pays). La France se place mal, avec 7,6 %, au-dessus d’une moyenne européenne déjà élevée, à 5,9 %.
La cause de ce chômage élevé se trouve bien sûr dans l’augmentation vertigineuse des faillites d’entreprises.
En France, les faillites ont atteint en avril 2025 un niveau inédit depuis décembre 1991, avec un peu plus de 67 000 en cumul annuel et une hausse de 11,8 % sur un an. Le secteur des services, cœur de l’économie, est particulièrement touché. Le plus inquiétant reste bien entendu l’Allemagne, avec des faillites en augmentation de 9,4 % rien qu’au premier trimestre 2025 par rapport à 2024, et ayant déjà causé 33,4 milliards d’euros de dommages et entraîné la perte de 141 000 emplois sur le seul premier semestre 2025. En mai, l’estimation était de +17,0 % de faillites sur un an (indicateur IWH). Là, c’est le secteur industriel qui est le plus touché, moteur de l’économie européenne. La principale raison est connue : l’augmentation des prix de l’énergie depuis 2022.
Les conséquences sont bien entendu dramatiques. D’après les derniers chiffres publiés (INSEE), le taux de pauvreté a atteint 15,4 % en France en 2023, contre 14,4 % un an avant. Soit une augmentation de 650 000 personnes, pour atteindre 9,8 millions d’habitants, un record depuis le premier relevé en 1996. Selon l’indicateur européen AROPE, aux critères légèrement plus larges, on atteindrait 20,5 % en 2024. Avec les mêmes critères, les chiffres sont à peu près équivalents en Allemagne, et donc là aussi en augmentation, atteignant 21,1 % en 2024, soit quasiment la moyenne de l’UE (21 %). Un niveau élevé et considéré comme globalement préoccupant, particulièrement dans des économies dites développées.
Endettement public, faillites d’entreprises et taux de pauvreté : pour toutes ces données, derrière lesquelles se trouvent des vies, des familles et des drames humains, une année charnière apparaît. Une année à partir de laquelle des tendances déjà visibles se sont très nettement accélérées, précipitant la chute : l’année 2022.
Et pour cause : le 23 février 2022, l’Union européenne prenait le premier « paquet de sanctions » contre la Russie, dans le but, dixit Bruno Le Maire, de « mettre l’économie russe à genoux ». Ils en sont au 19ᵉ paquet en préparation. Et alors que la croissance cumulée de la Russie sur trois ans atteint les 10 %, vous venez de constater dans ces lignes l’état de l’économie européenne.
La première cause est bien entendu le renchérissement du prix de l’énergie à la suite des sanctions. S’y ajoute l’argent directement gaspillé pour entretenir la junte de Kiev (environ 167 milliards d’euros pour l’instant, en augmentation constante). On peut également compter sur une baisse des investissements extérieurs, dans un climat de méfiance créé par le gel des avoirs russes, et plus encore par l’utilisation de leurs intérêts pour financer encore un peu plus la poursuite de la guerre à tout prix (sans parler des villas et autres accessoires de luxe des dirigeants ukrainiens). Une situation qui ne fera qu’empirer dramatiquement si les actifs eux-mêmes servent effectivement de garantie à un nouveau prêt de 140 milliards d’euros, comme évoqué par Merz.
S’y ajoute une idéologie mondialiste mortifère, avec des traités de libre-échange systématiquement désavantageux pour l’UE, à l’exemple du MERCOSUR, ou là encore des avantages donnés à certains produits ukrainiens, fossoyeurs de l’agriculture française (-92 % d’excédent commercial agricole en un an, du jamais vu en 50 ans). Mais également une incapacité à défendre ses intérêts et une soumission totale aux intérêts étrangers, particulièrement américains, comme l’épisode des tarifs douaniers l’a récemment illustré.
On peut donc le dire, déjà en général, mais encore plus particulièrement avec les sanctions antirusses, les dirigeants européens mènent une politique d’appauvrissement, de destruction des ressources et des savoir-faire, et plongent chaque jour un peu plus leurs propres populations dans la misère. En gros, les sanctions fonctionnent bien… mais contre l’Europe. Ne vous y trompez pas, leur rhétorique guerrière est avant tout là pour détourner les regards et tenter de vous cacher cette triste vérité.