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«C'est la période la plus difficile de la guerre» : quand la contre-offensive ukrainienne patine

Deux mois après le début de la contre-offensive ukrainienne, les résultats territoriaux sont faméliques pour Kiev. Un constat désormais partagé assez largement chez les alliés occidentaux de l’Ukraine.

Début juin débutait la contre-offensive ukrainienne. Deux mois plus tard, les gains territoriaux et militaires de Kiev sont presque inexistants. Le pays se repose toujours davantage sur l’arrivée de nouvelles aides et de nouveaux matériels en provenance d’Europe et des Etats Unis.

Le représentant démocrate de l'Illinois Mike Quigley, récemment présent en Europe pour une réunion avec des commandants américains entraînant les forces blindées ukrainiennes, a confessé à CNN, ce 8 août qu’il s’agissait de «la période la plus difficile de la guerre». «Ces briefings donnent à réfléchir», a rajouté l'élu.

La chaîne de télévision évoque même une contre-offensive «lente et sanglante», tandis qu'un diplomate occidental interrogé par ce média estime de surcroît que la perspective de voir l’armée ukrainienne faire des progrès était «extrêmement peu probable».

L'absence de percée désespère : une source du Département américain de la Défense affirmait à Politico, aussi le 8 août, que les gains ukrainiens ne se comptaient qu'«en centaines de mètres». Même le général Patrick Ryder, porte-parole du Pentagone, admettait dans son briefing à la presse du 1er août, «cela a été et continuera d'être un combat difficile pour eux», bottant en touche en affirmant que les troupes de Kiev continuaient à aller de l'avant mais laissant à leur commandement le soin d'en donner les détails.

Pire même, l'armée russe est passée à l'offensive à certains endroits, notamment dans le Donbass, dans le secteur de Krasny Liman, mais aussi au nord de celui-ci, dans la direction de Koupiansk. Elle y a revendiqué le 7 août une avancée de 3 km de profondeur, sur 11 km de front. Le 4 août, le ministère russe de la Défense a déclaré avoir détruit 25 chars Leopard allemands, sept chars légers AMX français et 21 véhicules de combat d'infanterie Bradley américains depuis le début de la contre-offensive ukrainienne.

Le 31 juillet, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou avait estimé que «le commandement ukrainien jetait ses troupes de façon désespérée» sur les positions russes.

En attente d’armement

Du côté de Zelensky, les difficultés ukrainiennes à percer les lignes russes sont principalement dues à un manque de matériel. En visioconférence au Forum sur la sécurité d'Aspen le 21 juillet dans le Colorado, le président ukrainien a affirmé à propos de la contre-offensive : «Nous avions prévu de commencer au printemps, mais nous ne l'avons pas fait». Avant d'expliquer : «Nous n'avons pas assez de munitions et d'armements, et pas assez de brigades correctement entraînées. Je veux dire correctement formées à ces armes.»

Les forces ukrainiennes devraient pouvoir compter en septembre sur l'arrivée de chars de combat M1 Abrams de l'armée américaine, dont l’envoi a été approuvé par le chef d’acquisition de l'armée américaine Doug Bush. En janvier 2023, Biden avait promis d'en livrer 31. Reste qu’une fois livré, le matériel devra être, là encore, l’objet de formation pour pouvoir être utilisé.