L’ancien haut responsable de l’intelligence économique rappelle que le commerce a toujours eu une place centrale dans l’histoire de la Chine et revient sur ses ambitions quant aux trente prochaines années. Alain Juillet s’appuie sur deux événements majeurs récents qui éclairent «la politique chinoise et modifient les rapports de force» internationaux. D’abord, la gestion réussie de la crise sanitaire même si «il ne faut pas sous-estimer les difficultés structurelles que connaît la Chine», et surtout la création d'un partenariat régional économique global (RCEP). Cet accord qui regroupe quinze pays et représente 30% du commerce mondial pourrait faire de la Chine l'épicentre de l'économie internationale et affaiblir l'Europe et les Etats-Unis sur ce plan. Néanmoins, pour Alain Juillet, il va être intéressant de savoir si le prochain président des Etats-Unis décidera de changer de stratégie et d'abandonner le «protectionnisme et les pressions commerciales et politiques», mais aussi de savoir si l’Europe parviendra à trouver de nouvelles alliances commerciales.