L’incident récent en Méditerranée orientale entre une frégate française et des navires de guerre turcs est symptomatique de ses méthodes.
Selon l’ancien haut responsable à l’Intelligence économique, le président turc «raisonne uniquement en rapport de force» et «va toujours à la limite avec ses adversaires en étant convaincu que jamais ils ne réagiront au bras de fer qui leur est imposé». Il a, par exemple, fixé des frontières maritimes avec la Libye au mépris du respect des eaux territoriales des pays voisins et malgré les protestations et les sanctions de l’Union européenne. Recep Tayyip Erdogan «considère l’Europe comme un adversaire qu’il a toujours réussi à faire plier en pariant qu’il n’y aurait jamais d’escalade avec des alliés».
Que ce soit en Europe avec «son utilisation politique de l’immigration», en Syrie où il a tenté de transformer la province d’Idleb en «base permanente de reconquête du pays» ou en Libye, où il alimente le conflit entre les deux factions à la tête du pays, le leader turc «n’hésite pas à se mettre sur la ligne rouge pour forcer le destin».