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«Il avait toujours l’air agité» : «Jihad John» adolescent apparaît dans une nouvelle vidéo

Des images de Mohammed Emwazi, récemment identifié comme un bourreau de l’Etat islamique et connu sous son surnom de «Jihadi John», ont été dévoilées, on y voit le garçon dans la cour de récréation à l’âge de 11ans.

La vidéo découverte par Channel 4 News montre Emwazi prenant part à un jeu de ballon avec d’autres élèves de la Quintin Kynaston Academy, une école du nord de Londres.

Tournée en 2004, la vidéo montre un des camarades du garçon criant «Emwazi» et l’appelant à rejoindre les joueurs. Emwazi, visiblement, est considéré comme un joueur valable étant donné qu’il est sélectionné en second dans le groupe des garçons.

L’adolescent est timide et réticent devant la caméra. Ces images sont les révélations la plus récente sur la vie d’Emwazi avant son départ pour la  et son apparition comme emblème sur les posters de l’Etat islamique. Un ex-étudiant de la Quintin Kynaston a décrit Emwazi comme un élève «en colère, il avait toujours l’air agité».

L’étudiant anonyme a dit à the Telegraph qu’il était «une personne à ne pas embêter», en ajoutant que «si vous avez dit quelque chose qui ne lui plaisait pas, il pouvait se jeter sur vous».

«Toute la promotion savait ce qu’il était, il a toujours été une personne à ne pas embêter». D’autres suggèrent qu’il a pu subir des situations d’humiliation et d’impopularité pendant ses années scolaires.

Jo Shuter, ex-institutrice en chef à la Quintin Kynaston a dit qu’ «il n’était pas un garçon très sociable». «Il faisait face à des humiliations. Il n’avait pas un grand cercle d’amis», a-t-elle observé.

La vidéo a été diffusée alors que the Evening Standard évoquait «la face violente» du passé d’Emwazi.

Le journal rapporte que, même avant d’avoir été détenu par les agents de renseignement du MI5 et soumis à des interrogatoires au sujet de son implication potentielle dans des activités terroristes, Emwazi s’était déjà rendu coupable du kidnapping de deux garçons en représailles d’une attaque de bande contre son frère.

Emwazi aurait forcé les adolescents à monter dans une voiture sous la menace d’une arme à feu et leur aurait ordonné de se déshabiller avant de les abandonner sur l’autoroute M1.

Un ami du  ayant désiré garder l’anonymat a raconté à The Evening Standard qu’il s’agissait de venger l’attaque contre son petit frère Omar qui avait été passé à tabac la veille avec des briques.

L’incident a eu lieu alors qu’Emwazi était encore étudiant à l’Université de Westminster et participant actif au conflit entre deux bandes rivales de deux quartiers de l’Ouest londonien.

«J’ai fini par aller voir Mohamed pour acheter une bicyclette à Omar. Mohamed vendait des bicyclettes volées aux étudiants et on pouvait en acheter à très bon marché», a raconté l’interlocuteur du journal.

«Je comptais faire vite mais deux gars m’ont vu. Il y a eu une grande bagarre. Ils m’ont jeté une pierre à la tête et m’ont cassé le bras, Omar a été frappé plusieurs fois au visage et battu».

«Le jour suivant, Mohamed s’est présenté avec deux gars religieux et barbus. Ils ont retrouvé en voiture les hommes qui nous ont attaqués, les ont menacés à l’aide d’un pistolet, les ont forcés à se déshabiller et sont repartis. Ils les ont largués sur l’autoroute M1. Ils ne les ont pas violentés physiquement mais ils les ont menacés. C’était un message».

«Plus tard, je les ai vus à l’université et ils se sont excusés. Mohamed était un dur à cuire, il n’appartenait à aucune bande mais tout le monde avait très peur de lui».

Compte tenu du fait que le kidnapping a eu lieu préalablement à toute interaction avec les forces de l’ordre, ces révélations mettent en doute les affirmations du groupement de défense des droits de l’homme CAGE selon lesquelles Emwazi s'est radicalisé face à la politique étrangère du gouvernement britannique.