International

Ministre iranien : nous avons sauvé les juifs trois fois, Netanyahou doit réviser son histoire

Lors d’une interview pour la chaîne NBC, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a déclaré que l’Iran n’avait pas l’intention de détruire Israël et avait en réalité sauvé les juifs trois fois tout au long de l'histoire.

Cependant, selon le chef de la diplomatie iranienne, le régime israélien actuel est une menace pour Téhéran. Le diplomate iranien régissait à l'intervention du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou devant le Congrès des  dans laquelle il a affirmé que l’Iran menaçait d’effacer Israël de la carte du monde.

Le ministre iranien des Affaires étrangères a appelé Benyamin Netanyahou à rafraîchir ses connaissances en histoire alors que ses allégations n’ont pas seulement «déformé la réalité d’aujourd’hui», mais aussi contredit les textes sacrés des juifs et de la Bible.

«Il déforme son propre texte sacré. Si vous lisez le livre d’Esther, vous verrez que c’est le roi iranien qui a sauvé les juifs», a dit Mohammad Javad Zarif.

Le ministre a qualifié les accusations de  de «vraiment regrettables» et signalé qu’elles font référence à «une nation entière qui a sauvé trois fois les juifs».

«Il est vraiment regrettable que le sectarisme en arrive au point où on accuse dans son ensemble la nation qui a sauvé les juifs trois fois pendant l’histoire : une fois quand un Premier ministre a tenté d'éliminer les juifs et que le roi les a sauvés, encore une fois pendant le règne de Cyrus le Grand où il a sauvé les juifs de Babylone, et une troisième fois au cours de la Seconde Guerre mondiale», a-t-il dit.

«Nous ne souhaitons pas l’anéantissement des juifs», a souligné le ministre iranien des Affaires étrangères en rappelant que 20 000 juifs vivent «en paix» en Iran et ont même leur propre représentant au parlement.

«Nous avons une histoire de tolérance et de coopération, nous avons coexisté pacifiquement avec notre communauté juive et avec tous les juifs partout dans le monde. Si des gens veulent semer la peur pour encourager une telle hystérie de par le monde, cela les déshonore», a indiqué Mohammad Javad Zarif.

Pour Zarif, le régime israélien actuel est une menace pour l’Iran car il «tue des enfants innocents et entreprend des actions agressives».

«Israël menace presque chaque jour de recourir à la force contre  … Bien sûr, s’il recourait vraiment à la force contre l’Iran, nous nous défendrions comme nous l’avons fait à l’époque au prix d’immenses sacrifices. Mais nous n’envahissons personne, nous ne menaçons personne. Nous n’avons menacé personne en 250 ans», a dit le chef de la diplomatie iranienne.

«Tandis que le bilan de Netanyahou est jonché d’infanticides, de meurtres d’innocents, d’agressions contre son voisinage et d’occupations…», a-t-il ajouté.

Les négociations entre l’Iran et le Groupe des Six sont entrées dans une phase décisive en vue de trouver un compromis sur le programme nucléaire controversé de Téhéran vers le milieu de l'été.

Mohammad Javad Zarif a encore une fois réfuté les accusations occidentales selon lesquelles les autorités iraniennes essaient de développer des capacités de production d’armes nucléaires, réaffirmant la visée pacifique du programme nucléaire iranien.

«Nous n’avons jamais eu de bombe. Nous n’aurons jamais de bombe. Nous ne pensons pas qu’une bombe soit dans notre intérêt, mais Netanyahou a la bombe. Il a 200 armes nucléaires», a-t-il annoncé.

Le chef de la diplomatie iranienne a ensuite ajouté que le Premier ministre israélien «s’opposait à un  sans armes de destruction massive» tout en accusant l’Iran d’en préparer une. «Il n’est pas en position d’accuser. Il n’a pas l’autorité, il n’a pas l’autorité morale pour le faire», a déclaré Mohammad Javad Zarif.

Selon le ministre iranien des Affaires étrangères, l’Iran et les six puissances médiatrices sont «très proches» d’un accord même s’il reste «quelques détails à résoudre».

Le Premier ministre israélien a réitéré le 3 janvier son opposition féroce au programme nucléaire de l’Iran devant le Congrès des États-Unis réuni au complet, qualifiant Téhéran de «principal parrain du terrorisme» et de menace pour Israël, le Moyen-Orient et le monde en général, y compris les Etats-Unis.

En savoir plus : des sénateurs américains boycottent le discours de Netanyahou

Benyamin Netanyahou a appelé l’Iran à cesser «sa compagne de conquête, d’assujettissement et de terreur». Le président américain Barack Obama, pour sa part, a justifié les pourparlers nucléaires avec l’Iran et réaffirmé qu’un accord pacifique était toujours possible.

Bien que l’Iran reste «davantage enclin à refuser un accord», Barack Obama a indiqué à Reuters que les chances de succès sont bien meilleures aujourd’hui qu’il y a trois ou cinq mois.

Le Groupe des Six [composé de la France, des Etats-Unis, de la , de la Chine, de la Grande-Bretagne et de l'Allemagne] redouble actuellement d’efforts diplomatiques dans le but de conclure un accord-cadre avec l’Iran dans le délai fixé à fin mars.