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L’austérité fait perdre aux polices européennes la course aux technologies contre les criminels

Selon un rapport d’Europol publié hier, les polices européennes seront bientôt pénalisées technologiquement face au crime organisé en raison des mesures d'austérité et des diminutions de budget qui pénalisent les investissements.

L’agence policière européenne estime en effet qu’à l’avenir, les bandes criminelles opéreront dans «un environnement clandestin et virtuel», en utilisant des monnaies comme le Bitcoin qui sont plus difficiles à tracer. Elles utiliseront également des structures de communication qui leur permettront d’agir de manière encore plus décentralisée et libre, compliquant d’autant la tâche des policiers chargés de les traquer.

«Des mesures d’austérité durables menacent de laisser les mesures d’application de la loi nettement en retrait et incapables de rattraper leur retard sur le monde criminel qui innove et investit de façon permanente», lit-on dans le rapport d’Europol.

Europol a également prévenu qu’à défaut d’une augmentation des budgets, les victimes de la cybercriminalité pourraient être contraintes de se réunir pour enquêter elles-mêmes sur les crimes dont elles ont été l’objet.

Cette mise en garde est similaire aux inquiétudes des agences nationales de renseignement, dont le travail a été rendu beaucoup plus compliqué depuis que les islamistes radicaux en  sont organisés en «essaims» numériques.

Le rapport pointe également une probable évolution des flux migratoires. Compte tenu des difficultés des principales économies européennes, une quantité croissante de migrants pourrait dorénavant cibler l’Asie et l’Amérique centrale à la place du Vieux Continent.

Enfin, Europol redoute une évolution de la nature de la criminalité avec l’apparition d’«entrepreneurs» criminels pour qui «le crime s’assimilera à un service». Les personnes âgées, dont la proportion augmente dans toute l’Europe risquent en outre de devenir la cible des groupes criminels, compte tenu de leur vulnérabilité.