Auparavant, la Cour suprême espagnole a jugé inconstitutionnel le référendum symbolique sur l’indépendance de la région qui a eu lieu en novembre.
Les leaders nationalistes de la région du nord-est de l’Espagne cités par l’AFP ont appelé à organiser un vote régional éclair le 27 septembre prochain sur la question de l’indépendance de la Catalogne.
La président catalan Artur Mas et son gouvernement auraient d’ores et déjà entamé la préparation de dispositions en matière de fiscalité, de diplomatie et de sécurité sociale au cas où la Catalogne choisirait l’indépendance. Le chantier le plus important sera le système fiscal étant donné que les autorités catalanes ne reçoivent que 5% des taxes récoltées dans la région.
En novembre dernier, le dirigeant catalan Artur Mas a organisé un référendum symbolique sur l’indépendance à l'issue duquel 80% des électeurs se sont prononcés «pour». Néanmoins, le taux de participation n’a atteint que 40% des inscrits.
La Catalogne compte 7,5 millions d’habitants (16 % de la population d’Espagne), et représente près de 20% du produit intérieur brut du pays. Chaque année, la région récolte 100 milliards d’euros d’impôts, ce qui est largement supérieur aux besoins de la Catalogne au cas où elle deviendrait indépendante, d'après Joan Iglesias, ancien inspecteur des impôts, travaillant actuellement sur la réforme fiscale catalane.
«Tout le monde comprend que la Catalogne serait économiquement viable. C’est la région la plus prospère d’Espagne», a dit Iglesias à l’AFP.
A côté de la réforme fiscale, la Catalogne devrait mettre sur pied sa propre banque centrale, mettre à jour ses systèmes informatiques et engager plus de fonctionnaires.
La région prévoit également de créer plus de représentations à l’étranger. La Catalogne est actuellement représentée au Royaume-Uni, en Allemagne, en Belgique, aux Etats-Unis et vient d’ouvrir des missions en Autriche et en Italie.
En février, Mas a formé une commission responsable de l’exécution des étapes nécessaires à l’indépendance. De plus, le président catalan a chargé une commission d’étudier les démarches à suivre pour assurer le fonctionnement de services tels que les télécommunications en cas de sécession.
Cependant, «le travail avance trop lentement», a estimé Lluis Salvador, législateur catalan du parti séparatiste "Esquerra Republicana de Catalunya" cité par l’AFP.
«Nous devons focaliser nos efforts pour arriver aux élections de septembre avec un Etat plus plus avancé», a-t-il préconisé.
Le processus suscite également des désaccords. Le Conseil des garanties statutaires, qui vérifie la constitutionnalité des lois catalanes, considère que les autorités locales n’ont pas de droit de créer «un Etat parallèle».
Au moment des élections, les partis séparatistes catalans feront face au parti anti-austérité Podemos qui ne soutient pas les appels à l’indépendance.
«Nous ne voulons pas que quiconque quitte l’Espagne», a dit le fondateur de Podemos et membre du comité exécutif Juan Carlos Monedero dans une interview en décembre. «Mais pour garantir l’intégrité territoriale de l’Espagne, il faut donner aux différentes régions avec chacune leur propre identité le droit de choisir. De cette façon, elles resteront au sein du pays de leur propre gré, pas parce qu’elles ont été forcées de le faire».
Les responsables européens ont prévenu la Catalogne que son indépendance l’exclurait automatiquement automatiquement la zone euro. Auparavant, l’Ecosse a reçu la même avertissement.