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Un tribunal égyptien qualifie le Hamas de mouvement terroriste

La justice égyptienne a interdit en tant que mouvement terroriste le mouvement palestinien Hamas qu’elle voit comme un satellite de la confrérie des Frères musulmans. Le Hamas met en garde contre une décision «dangereuse».

«La cour a jugé que le Hamas devait être inscrit [sur la liste des] organisations terroristes», a déclaré à Reuters Samir Sabry, un des avocats à l'origine de la plainte contre le mouvement palestinien.

La décision fait suite aux interdictions par les tribunaux égyptiens des brigades Ezzedine al-Kassam fin janvier, une aile armée du mouvement. Les autorités accusent le groupe d’avoir trafiqué des armes dans le pays pour prêter assistance aux islamistes qui luttent contre le gouvernement actuel. L’aile armée du Hamas a également été mise en cause pour avoir planifié et a coordonné des attentats en , y compris l’assaut dans la péninsule du Sinaï le 29 janvier au cours duquel 33 militaires ont été tués.

L’Egypte a été le principal médiateur entre Israël et le Hamas pendant plusieurs années. Il a aidé à atteindre quelques accords de cessez-le-feu, y compris la trêve conclue en août dernier qui a arrêté les effusions de sang dans la bande de Gaza. Cependant, les relations entre le Hamas et son voisin égyptien sont au plus bas depuis la destitution de Mohamed Morsi et l’interdiction des Frères musulmans.
D’après un communiqué du Hamas en date du 28 février, «la décision de la cour égyptienne d’inscrire le Hamas sur la liste des organisations terroristes est choquante et dangereuse, et cela cible le peuple palestinien et ses factions de résistance».

«Cela revient à dire que la résistance palestinienne et la lutte contre l’occupation constituent un crime», a expliqué Ghazi Hamad, secrétaire adjoint aux Affaires étrangères du Hamas dans une interview accordée à Al Jazeera.

Une source de Reuters prétend que le Hamas cessera désormais d’accepter la médiation de l’Egypte dans ses négociations éventuelles avec .
Le mouvement Hamas est issu de la confrérie des Frères musulmans qui est considérée elle aussi comme une organisation terroriste par le Caire depuis la destitution de Mohamed Morsi en 2013.

Le Caire, dans le même temps, a condamné à la prison à vie 14 membres des Frères musulmans, y compris le dirigeant Mohammed Badie pour incitation au meurtre.

Le Hamas a été créé en 1987 avec pour but de libérer la Palestine de l’occupation israélienne et d’établir un Etat islamique. La branche militaire du Hamas recourt aux attentats suicides et aux tirs de roquette contre militaires et civils sur le territoire d’Israël.

Le Hamas est entré dans le jeu politique institutionnel en 2004. En 2005, il a raflé 91 places sur 118 aux élections municipales. En 2006, le parti a obtenu la majorité au parlement palestinien.

Le mouvement islamiste est considéré comme une organisation terroriste par plusieurs Etats dont Israël, les États-Unis, le Canada et le Japon.

En décembre dernier, la Cour de justice de l’Union européenne a ordonné de supprimer le nom du Hamas de la liste européenne des organisations terroristes. La décision s’est fondée non pas sur l’examen des activités du groupe, mais sur l’interprétation des procédés utilisés pour instituer l’interdiction. Cependant, le gel du financement à l’attention du Hamas et les sanctions ciblées contre ses membres resteront encore trois mois en vigueur.