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Vitali Tchourkine : les USA et le Royaume-Uni se mêlent du mandat de l’OSCE sur l'Ukraine (VIDEO)

Les Etats-Unis et le Royaume-Uni essaient de modifier le mandat actuel de l’OSCE sur l'Ukraine d'après Vitali Tchourkine, ambassadeur russe auprès de l’ONU, qui a participé à une réunion à huit clos du Conseil de sécurité sur le cessez-le-feu.

Pendant la réunion, Washington et Londres ont essayé de «réécrire» les accords de  et, d'une certaine manière, de «faire la leçon à l’OSCE sur ce qu’il faut faire», a dit Tchourkine en ajoutant que les idées avancées par les deux puissances étaient hors du cadre du mandat actuel de la mission.

On a notamment suggéré que l’OSCE surveille toute la frontière russo-ukrainienne. «Les accords de Minsk sont en vigueur, la question des frontières y est très bien expliquée. Pourquoi a-t-on soulevé cette question lors de la réunion du Conseil de Sécurité? Probablement pour faire monter la pression psychologique et détourner l’attention», a supposé Tchourkine.

L’autre question est le type de ressources dont  pourrait avoir besoin. «Ce n’est pas au Conseil de sécurité de discuter de la fourniture de ces ressources, c’est le Conseil permanent de l’OSCE qui en est chargé», a indiqué l’ambassadeur russe.

Vitali Tchourkine a ajouté que les appels à la paix et au respect des accords de Minsk avaient été largement éclipsés par ces suggestions hors sujet.

Entretemps, la représentante spéciale de l’OSCE en Ukraine Heidi Tagliavini a dit au Conseil de sécurité que les deux parties ont pris des mesures pour retirer l’artillerie lourde de la ligne de démarcation. Elle a noté que, même si les combats ont cessé, le danger du conflit militaire n’est pas écarté.

Le retrait des armes lourdes est une étape obligatoire posée par les accords de cessez-le-feu de Minsk conclus plus tôt ce mois-ci. Selon l’accord, les deux parties doivent retirer leurs armes lourdes de la ligne de démarcation pour former une zone tampon de 50 à 140 kilomètres suivant le type d’arme. Le processus doit prendre fin vers le 1er mars.

Le secrétaire d’Etat  a annoncé jeudi que les Etats-Unis avaient préparé de nouvelles sanctions contre la Russie et se tiennent prêts à les adopter si nécessaire. En réponse à la déclaration de Kerry, le ministère russe des Affaires étrangères, en la personne du vice-ministre Sergueï Riabkov, a promis en retour de douloureuses contre-mesures.

«Nous restons ouverts à toute option, y compris à celles privilégiées à l’époque. Si nécessaire, des contre-mesures suffisamment douloureuses seront introduites», a prévenu Riabkov. «Nous continuons à nous préparer à d’éventuelles sanctions supplémentaires mais, en même temps, nous ne voyons pas le rapport entre la politique américaine des sanctions et ce qui ce passe dans le monde réel». Les contre-mesures de Moscou ne seront pas annoncées en avance, a-t-il ajouté.

En savoir plus : John Kerry : Washington et Londres réfléchissent à de nouvelles sanctions antirusses

Malgré le cessez-le-feu en vigueur dans l’est de l’Ukraine, on rapporte toujours des bombardements, l’aéroport de Donetsk demeurant un point chaud en ce moment. Les deux parties, à chaque violation du cessez-le-feu, s’accusent mutuellement ou mettent en cause différents groupes soit-disant hors de contrôle.

Alexander Hug, chef adjoint de la mission spéciale d'observation de l'OSCE en Ukraine, a dit à RT vendredi que son organisation apprécie le retrait par les deux parties de l’artillerie lourde de la ligne de démarcation tout en signalant que l’organisation a besoin de savoir où les armes se dirigent.

L’OSCE voudrait que tous les points des accords de Minsk soient appliqués, a conclu Hug.

«Quand [les deux parties] respecteront tous les 11 points des accords de Minsk, nous pourront attester de ce fait», a-t-il dit.