En raison de la baisse des prix du pétrole et de résultats décevants, Chevron se recentre sur son territoire national. Le mois dernier, la société a annoncé qu’elle arrêtait ses projets en Pologne et qu’elle ne donnerait pas suite à ses accords sur le gaz de schiste avec la Lituanie et l’Ukraine.
«Il reste la Roumanie où nous sommes en train de renoncer à notre concession», a dit le porte-parole de Chevron au Wall Street Journal sans préciser la raison de ce désintérêt. Les marchés attendent, de leur côté une annonce officielle du géant américain de l’énergie.
L’Agence d’information sur l’énergie américaine estimait pourtant que la Roumanie pourrait récupérer assez de gaz pour couvrir sa demande intérieure pendant plus d’un siècle. Mais l’échec des forages d’exploration a contraint le premier ministre Victor Ponta à déclarer l’année dernière qu’apparemment, il n’y «avait pas de gaz de schiste du tout» en Roumanie.
En général pour 2014, le taux d’échec de Chevron s’élève à 30%, contre 18% un an plus tôt, selon Bloomberg. Il s’est avéré que 16 des 53 puits forés par la société ne possédaient pas la quantité de pétrole ou de gaz naturel nécessaire pour être viables d’un point de vue commercial.
Dans d’autres parties de l’Europe, notamment en Allemagne et en France, la fracturation hydraulique nécessaire à l’extraction du gaz de schiste est sous moratoire tandis qu’au Royaume-Uni, l’exploitation des ressources naturelles est limitée par des régulations strictes.
Chevron a annoncé récemment la réduction de ses investissements en capital et dans l’exploration de 13%, à 35 milliards de dollars en 2015.
La décision du géant pétrolier de quitter la Roumanie semble être une victoire majeure des écologistes qui ont toujours été fermement opposés à cette pratique controversée et qui ont affronté les forces de police à de nombreuses reprises.
Le processus de fracturation hydraulique, qui consiste à forer un terrain à l’horizontale, est beaucoup plus onéreux, qu’un forage pétrolier traditionnel. Pourtant, au cours des dernières années, les coûts de cette méthode ont nettement baissé et son efficacité s’est également accrue. Les sociétés énergétiques, désireuses de tirer des avantages du boom pétrolier américain, profitent de toutes les occasions pour gagner ne serait-ce qu’un dollar, malgré les coûts potentiels que cela pourrait entraîner pour l’environnement.
Les analystes estiment qu’il faut que le prix du baril se situe entre 60 et 100 dollars pour que les milliards de dollars investis dans l’exploitation des gisements de schiste par les groupes énergétiques puissent être rentabilisés. Mais l’effondrement du prix du pétrole met tout le secteur sous pression. Exxon Mobil et Total ont, par exemple, renoncé eux aussi à leurs projets liés au gaz et au pétrole de schiste en Europe de l’est.