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Donbass : 1 500 soldats de l’armée ukrainienne sont portés disparus

Le négociateur ukrainien pour les échanges de prisonniers a reconnu que 1 500 militaires ukrainiens étaient portés disparus. Il a appelé les parents de soldats, notamment les femmes, à faire une analyse d’ADN pour pouvoir identifier les corps.

Le Centre d’assistance pour l’échange de prisonniers, sous les auspices du Service de sécurité de , estime que le nombre des soldats portés disparus au combat lors du conflit dans l’est du pays s’élève à 1 500, a avoué son président, Youri Tandit, à la chaîne de télévision ukrainienne 24 TV Chanel.

Youri Tandit a expliqué que la recherche des militaires disparus était un «travail difficile» effectué par des patriotes et des vétérans. Il a en outre recommandé aux parents des portés disparus de s’adresser aux autorités nationales compétentes et d’être patients.

«Le plus important est que les parents proches fassent des analyses d'ADN qui aideront vraiment. De cette façon, nous pourrons identifier des corps ou des membres. Il est essentiel de retrouver les gens, peu importe les conditions, morts ou vivants ; Nous devons savoir où se trouvent toutes ces personnes», a indiqué Youri Tandit.

L'échange de prisonniers est en cours et il devrait être terminé d’ici le 5 mars, a ajouté le président, soulignant que jusqu'à présent, les autorités de Kiev avaient libéré 52 prisonniers de guerre en échange de 139 soldats ukrainiens, 103 d'entre eux avaient été capturés au cours de l'encerclement de Debaltsevo. Le moral des prisonniers ukrainiens est « mauvais », a-t-il encore fait remarquer.

Tandit a reconnu que les insurgés de  avaient fourni une assistance médicale aux prisonniers ukrainiens blessés, malgré les allégations affirmant que les hommes faits prisonniers au combat n’avaient pas été bien traités.

Les forces antigouvernementales ont fait des commentaires à ce propos, en disant que les soldats ukrainiens morts et dont les corps sont éparpillés à Debaltsevo n’avaient pu être emmenés parce que les troupes et la Garde nationale ukrainienne ont été entraînés pour piéger ces cadavres avec des explosifs. Les corps doivent donc être récupérés très vite pour éviter les explosions et personne ne veut exécuter une telle tâche.

Selon les informations publiées par le Sunday Times le 22 février, près de la moitié des militaires ukrainiens qui ont péri dans la soi-disant « opération antiterroriste » ont été tués à cause de l’incompétence des officiers, de la mauvaise formation des soldats, du manque de discipline, de la mauvaise utilisation des armes ou des tirs de leur propre camp.

«Six volontaires ukrainiens sur 10 sont morts à cause des tirs de leur propre camp et de leur incapacité à manier les armes», a confié un Britannique d’origine ukrainienne de 40 ans, qui a démissionné de l’armée britannique pour entraîner les forces ukrainiennes à combattre les insurgés, dans les colonnes du journal anglo-saxon.

Cet expert militaire, dont on ne connait que le pseudonyme «Safran» et qui vient de rentrer d'Ukraine, a également déclaré que le commandement de l'armée ukrainienne était épouvantable.

Il y a environ 30 bataillons de volontaires dans les forces ukrainiennes et chacun mène sa propre guerre, sans notifier ses actions aux autres unités. Il n'y a pas de commandant central, de coordination et aucune fréquence radio standard pour communiquer. Au lieu d'utiliser des émetteurs-récepteurs radio, les soldats utilisent d’ordinaires téléphones portables, sans se préoccuper du fait que leurs conversations peuvent être écoutées.

L'encerclement de Debaltsevo aurait pu être évité mais les commandants ukrainiens étaient tout simplement trop lents à observer la situation et à réagir face à son évolution.

Le 22 février, les forces d’autodéfense et les troupes ukrainiennes ont commencé le retrait des armes lourdes et d’autre équipement de la ligne de front comme le prévoit l'accord de cessez-le-feu conclu à Minsk le 12 février 2015.