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Les avions saoudiens ont bombardé la ville de Houth au Yémen, faisant 33 morts

Les forces aériennes de l’Arabie Saoudite et de ses alliés ont mené une frappe aérienne sur la ville de Houth dans le nord du Yémen. Selon la chaîne de télévision libanaise Al-Manar, on compte 33 civils morts et plus de 30 blessés.

Houth se trouve dans le gouvernorat d'Amran qui subit les bombardements de la coalition arabe les plus violents, de même que Saada, le bastion des rebelles houthis, et la capitale yéménite Sanaa.

Mercredi, les forces coalisées ont attaqué plusieurs institutions gouvernementales à Saada. 17 habitants ont péri et 49 ont été blessés suite aux frappes. L’agence de presse yéménite Saba a annoncé que deux banques, des bureaux de poste et des bibliothèques ont été touchés. Les avions de la coalition ont détruit six stations-service.

Mais «les conditions pour une opération terrestre ne sont pas encore réunies» a dit le général saoudien Ahmed Assiri, le porte-parole de la coalition arabe.

«Les conditions pour une opération terrestre au Yémen ne sont pas encore réunies», a-t-il dit lors d’une interview à la chaîne de télévision Al Jazeera en soulignant que la campagne «Tempête décisive» contre les partisans du mouvement chiite Ansar Allah «se développe comme prévu».

Hier, le médiateur de l'ONU au Yémen Jamal Benomar a donné sa démission du poste de conseiller spécial du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon pour le Yémen. Le porte-parole de Ban Ki-moon Stéphane Dujarric a souligné qu’il a quitté son poste de son propre chef. Mais «l’ONU fournira tous les efforts pour résoudre la crise de manière pacifique», a-t-il ajouté.

«Jamal Benomar, le conseiller spécial du secrétaire général de l'ONU, a exprimé sa volonté de changer de poste. Son successeur sera nommé selon les modalités prévues. L’ONU fera tout son possible pour reprendre sa mission sur place au plus vite», a déclaré Stéphane Dujarric.

Selon certaines sources diplomatiques, Jamal Benomar était critiqué depuis quelques semaines par les proches du président yéménite en exil et par ses alliés de la coalition, en particulier l'Arabie saoudite.

Plus tôt, le Conseil de Sécurité de l’ONU a adopté une résolution qui prévoit l’introduction de sanctions contre les dirigeants des rebelles ainsi que l’interdiction de livraisons d’armes et d’équipement militaire aux leaders houthis et «tous ceux qui agissent de leur part ou sur leur instruction».

En savoir plus : l’ONU approuve les sanctions contre les chefs de la rébellion houthie au Yémen

L’opération de la coalition arabe «Tempête décisive» a déjà détruit 1 200 habitations et 72 institutions éducatives, selon des sources militaires. Selon un rapport récent du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), plus de 1 000 personnes, dont un grand nombre de civils, ont été tuées dans les combats sur le terrain et lors de frappes aériennes.

La coalition des Etats arabes que comprend l'Egypte, la Jordanie, le Soudan, le Maroc, le Qatar, le Koweït, Bahreïn, les Emirats Arabes Unis et conduite par l’Arabie saoudite, lance des frappes aériennes contre les milices houthies il y a depuis plusieurs semaines, après que le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi a été forcé de fuir le pays et contraint de réclamer une intervention internationale pour rétablir son pouvoir.